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Enjeux politiques : 3 occasions de croissance économique
Enjeux politiques : 3 occasions de croissance économique
Bien qu'il n'y ait pas de solution facile ou rapide à ces défis économiques, il y a des opportunités que le Canada peut saisir maintenant pour assurer un succès à long terme et une meilleure vie pour tous.


Depuis des décennies, le Canada et les États-Unis fabriquent des choses ensemble. Nos structures économiques sont profondément intégrées dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie manufacturière, des marchés financiers (qui financent les dépenses des ménages et les investissements des entreprises), des marchés de l’énergie et bien d’autres encore.
Prenons par exemple le fait que les pièces automobiles peuvent traverser les frontières nord-américaines jusqu’à huit fois avant l’assemblage final!
Notre impressionnante relation commerciale s’est développée au fil des décennies parce qu’il est plus judicieux, d’un point de vue économique, de travailler ensemble que de faire cavalier seul. À l’heure actuelle, cette relation est mise à rude épreuve par la guerre commerciale en cours déclenchée par les tarifs douaniers du président Trump, auxquels s’ajoutent les tarifs douaniers de la Chine sur les productions agroalimentaires du Canada.
Des possibilités en matière de croissance économique
Les tarifs douaniers américains ont porté un coup dur à l’économie canadienne, en particulier à nos industries de l’acier, de l’aluminium, de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de la foresterie et du bois d’œuvre, et de l’automobile, où certaines entreprises ont déjà procédé à des licenciements.
Cette guerre commerciale a permis au Canada de tirer une leçon douloureuse : depuis trop longtemps, nous comblons nos faiblesses économiques en profitant de la facilité du commerce avec les États-Unis. Notre sécurité et notre souveraineté économiques commencent chez nous. Certes, il n’y a pas de solution facile ou immédiate à ces défis économiques, mais des occasions se présentent et le Canada peut les saisir dès maintenant pour assurer son succès à long terme et une meilleure vie pour tous.

Diversification du commerce
La leçon que le Canada a tirée de cette situation tarifaire est que nous avons été trop dépendants d’un marché unique. Les États-Unis sont un partenaire commercial opportun : nous partageons avec eux la plus longue frontière terrestre et ils nous achètent beaucoup de produits. En 2023, nos exportations totales vers les États-Unis étaient évaluées à près de 600 milliards de dollars.
Si les États-Unis cessent d’acheter des quantités aussi importantes à cause de ces tarifs douaniers, les entreprises canadiennes ne pourront pas se contenter de vendre leurs produits sur d’autres marchés. Les États-Unis sont le premier marché d’exportation du Canada, et de loin. Suivent la Chine, avec 30 milliards de dollars, puis le Japon et le Royaume-Uni, qui se situent tous deux aux alentours de 15 milliards de dollars. Il s’agit d’une différence considérable et d’un fossé qui ne peut être comblé du jour au lendemain, ni même en quelques mois. Il a fallu des décennies pour construire une telle relation avec les États-Unis. C’est un projet à long terme.
Voilà qui montre à quel point le Canada est un partenaire essentiel et fiable pour la chaîne d’approvisionnement des États-Unis. Sans combler les lacunes dans l’immédiat, la diversification des échanges commerciaux aura des retombées positives à long terme et rendra notre économie beaucoup moins dépendante d’un marché unique.

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Fabrication à valeur ajoutée
Saviez-vous que 63 % des marchandises vendues par le Canada aux États-Unis sont des produits intermédiaires et non des produits finis? Autrement dit, ils sont utilisés par les producteurs américains pour fabriquer des produits finis destinés aux consommateurs.
Il s’agit là d’une occasion à saisir pour le Canada. En effet, nous pourrions renforcer notre infrastructure manufacturière nationale afin de transformer nous-mêmes les matières premières en des produits de consommation utiles, qui pourraient être vendus à un prix plus élevé, au lieu d’expédier nos matières premières et nos produits de base à d’autres pays pour qu’ils les raffinent ou les fabriquent pour nous — qu’il s’agisse de canola, de bétail ou d’éléments de terres rares.
Le secteur manufacturier canadien est une pierre angulaire de notre économie, représentant près de 10 % du PIB réel du Canada, employant 1,7 million de personnes et fournissant plus de 68 % de tous les biens physiques vendus à d’autres pays! Renforcer notre secteur manufacturier à valeur ajoutée permettrait de faire prospérer notre économie et d’offrir de bons emplois aux Canadiens.


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Renégocier l’ACEUM
Depuis l’entrée en vigueur de l’ACEUM, le commerce nord-américain a augmenté de 47 % et 4 millions d’emplois supplémentaires ont été créés grâce à ce commerce. Partout au Canada, les entreprises comptent sur l’environnement commercial stable et prévisible qui résulte de l’ACEUM. Malheureusement, avec la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis, l’accord n’offre plus une aussi grande stabilité. Un accord de libre-échange n’a de valeur que si les parties concernées respectent leurs engagements de bonne foi.
Le 1er juillet 2026, le Canada, les États-Unis et le Mexique décideront s’ils prolongent l’ACEUM pour un nouveau cycle de 16 ans. Dans le cas contraire, un examen annuel aura lieu jusqu’à ce que l’accord prenne fin en 2036. Malheureusement, la peur exprimée avant les élections, selon laquelle les politiques protectionnistes « Buy American » entreraient en conflit avec l’objectif de coopération économique nord-américaine de l’ACEUM, s’est confirmée.
L’examen de l’ACEUM en 2026 devrait être considéré comme une occasion de réaffirmer l’importance cruciale de la coopération économique nord-américaine. Cependant, la situation tarifaire actuelle démontre clairement que nous devons nous diriger vers une nouvelle approche, plutôt que d’essayer de revenir en arrière.
Grâce à l’élimination de la quasi-totalité des tarifs douaniers et au maintien de la plupart des échanges nord-américains en franchise de droits, l’ACEUM permet aux entreprises canadiennes d’acheminer plus facilement et à moindre coût leurs produits vers leurs clients aux États-Unis et au Mexique, et aux Canadiens d’acheter leurs produits préférés dans les magasins. C’est la réalité que nous voulons pour les entreprises canadiennes.

Lire Enjeux politiques : Voici quelques raisons de s’inquiéter de l’avenir l’ACEUM
Le Canada a tout ce qu’il faut pour réussir; il s’agit maintenant de combiner volonté politique et stratégie pour tirer parti des possibilités économiques qui se traduiront par une vie meilleure pour les Canadiens dans l’ensemble du pays.

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