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Faits saillants du rapport sur le parcours vers la carboneutralité : Prêt à rivaliser

Faits saillants du rapport sur le parcours vers la carboneutralité : Prêt à rivaliser

La capacité du Canada à rivaliser dans une économie carboneutre nécessite des investissements et des engagements importants de la part des entreprises canadiennes, mais ces dernières ne peuvent réaliser cette transition toutes seules.

Les décisions prises aujourd’hui, à tous les niveaux de gouvernement, auront une incidence sur le succès du Canada dans le monde carboneutre de demain.

La capacité du Canada à rivaliser dans une économie carboneutre nécessite des investissements et des engagements importants de la part des entreprises canadiennes, mais ces dernières ne peuvent réaliser cette transition toutes seules. Le gouvernement fédéral doit favoriser la transition vers une économie carboneutre afin que le parcours du Canada en la matière soit concurrentiel, qu’il stimule les investissements, qu’il crée des emplois pour les Canadiens et qu’il favorise l’innovation.

Le Conseil pour la carboneutralité de la Chambre de Commerce du Canada, en partenariat avec le laboratoire de recherche Terrametrics de l’Université de Waterloo, a mené des recherches pour définir les priorités à cet effet en matière d’investissement, de politique et de réglementation pour quatre régions du Canada : l’Atlantique, l’Ontario, les Prairies et la Colombie‑Britannique.

Portant sur six secteurs clés, soit l’agriculture, l’électricité, les transports, les bâtiments, les ressources naturelles et l’industrie lourde, cette analyse a permis de cerner sept priorités qui touchent toutes ces régions et tous ces secteurs, et auxquelles il est essentiel de remédier en vue d’assurer la prospérité du Canada dans un monde carboneutre :

  • la nécessité d’agir rapidement;
  • la nécessité d’accroître l’investissement et le soutien publics;
  • la nécessité d’éliminer les obstacles pour les entreprises;
  • la nécessité de mobiliser les investissements privés et de réduire les risques qui en découlent;
  • la nécessité de préparer une main‑d’œuvre carboneutre;
  • la nécessité de se concentrer sur les partenariats et la réconciliation avec les populations autochtones;
  • la nécessité de planifier notre parcours vers la carboneutralité en tenant compte des différences régionales et des différentes capacités de chacune d’entre elles.

Voici quelques‑uns des principaux enjeux tirés de chacune des quatre analyses régionales.

Région de l’Atlantique

La production d’électricité renouvelable est l’un des défis les plus importants devant être relevés pour assurer la transition vers la carboneutralité dans la région de l’Atlantique. La dépendance de la région à l’égard du pétrole et du gaz naturel comme principales sources d’énergie, ainsi que l’utilisation prédominante du charbon comme moyen de production d’électricité en Nouvelle‑Écosse et au Nouveau‑Brunswick, sont dues en partie au caractère rural des provinces et à la prédominance des infrastructures de forage pétrolier et gazier en mer, au large des côtes de la province de Terre‑Neuve.

En outre, les quatre provinces de cette région présentent les taux de pauvreté énergétique les plus élevés au Canada, et les coûts énergétiques ne feront qu’augmenter à mesure que la région commencera à décarboner son réseau électrique, conformément aux objectifs fédéraux en matière de carboneutralité. Bien que l’énergie électrique abordable soit essentielle pour assurer la compétitivité des entreprises et accroître les investissements dans la région, la demande en matière d’énergie renouvelable et carboneutre ne cesse de croître.

Malgré une forte dépendance aux combustibles fossiles pour l’électricité, les transports et diverses autres industries, la région de l’Atlantique est toutefois prête à développer et à accroître son avantage concurrentiel dans le domaine de l’énergie renouvelable. En effet, la région est dans une situation propice pour réagir aux tendances prévues quant à la recrudescence de la demande pour les combustibles fossiles, notamment grâce au développement de ses capacités en matière d’énergie éolienne sur terre et en mer, de technologie nucléaire basée sur les petits réacteurs modulaires (PRM), d’hydrogène vert et d’hydroélectricité.

Ontario

En 2021, l’Ontario était la province qui comptait le plus grand nombre d’exploitations et d’exploitants agricoles du pays. Un grand nombre de ces exploitations étaient des petites et moyennes entreprises (PME) dont la croissance, la compétitivité et la capacité à s’adapter à une économie carboneutre peuvent avoir une incidence directe sur les moyens de subsistance et le bien‑être de la population canadienne.

Les exploitants agricoles de l’Ontario ont déjà fait preuve de leadership et de volonté quant à la mise en œuvre de pratiques durables rendue possible par l’innovation sectorielle, le financement fédéral et les changements réglementaires provinciaux. Cet intérêt manifeste est en harmonie avec la demande nationale et mondiale croissante en matière de produits agroalimentaires durables dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Pour parvenir à un taux nul d’émissions de gaz à effet de serre et protéger les exportations agricoles de l’Ontario, il faut intensifier le développement et la mise en œuvre de technologies permettant de réduire l’empreinte des véhicules et des équipements, notamment en changeant de type de carburant, en augmentant le taux de captage du méthane provenant du bétail et en utilisant les sols agricoles comme mécanisme de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC).

Des efforts considérables doivent également être déployés en vue de protéger les terres agricoles de l’Ontario contre le développement urbain, ce qui garantira la longévité des PME agricoles et préservera la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire de l’Ontario.

Prairies

Dans la région des Prairies, l’incertitude et la charge réglementaires limitent les investissements privés et mondiaux, particulièrement en ce qui concerne le pétrole et le gaz, les infrastructures énergétiques et les pipelines. Les réglementations sont mises en œuvre sans coordination ni prise en compte des effets cumulatifs sur les régions, les secteurs et l’industrie. Les investisseurs recherchent la certitude réglementaire et les directives politiques claires. Les réglementations ne devraient pas compromettre la compétitivité mondiale, particulièrement au sein des industries exposées aux aléas du commerce.

L’édification des infrastructures nécessaires pour atteindre nos objectifs en matière de carboneutralité nécessite des changements afin d’alléger les processus réglementaires. L’accélération de la délivrance des permis, la réduction des obstacles réglementaires et la simplification des procédures provinciales et fédérales en matière d’évaluation environnementale favoriseront les investissements mondiaux et permettront de mener à bien les grands projets d’infrastructure plus rapidement. À l’heure actuelle, les processus réglementaires en place sont trop contraignants et trop longs.

Le développement de nouveaux projets basés sur les ressources naturelles devrait inclure des partenariats avec les Autochtones ou être dirigé par des Autochtones. Une approche collaborative axée sur les Autochtones en matière d’exploitation des ressources et de production d’énergie renouvelable offrirait aux communautés et aux entreprises des Premières Nations diverses occasions de générer des revenus autonomes. L’élaboration d’une stratégie pour la main‑d’œuvre de la transition énergétique pourrait contribuer à garantir la disponibilité d’une main‑d’œuvre qualifiée. Enfin, la priorité devrait être accordée au recyclage des travailleurs dans les industries en déclin.

Colombie‑Britannique

La Colombie‑Britannique est un leader notoire pour la mise en place de réglementations audacieuses concernant la production et la vente de véhicules zéro émission (VZE) pour les véhicules légers, moyens et lourds, ainsi que pour les développements infrastructurels qui y sont associés. Par ailleurs, son approvisionnement abondant en hydroélectricité constitue pratiquement déjà une source d’énergie carboneutre.

Cependant, les investissements réalisés dans l’infrastructure des VZE varient considérablement d’une région à l’autre et les coûts élevés de ces derniers continuent d’en entraver l’accès pour une large partie de la province. Si la Colombie‑Britannique veut assurer une transition complète des véhicules privés dépendants des combustibles fossiles vers les VZE, des subventions publiques ciblées et des initiatives de réduction des risques pour les investissements privés doivent être mises en œuvre afin d’assurer un accès équitable à la technologie des VZE.

De même, bien que la hausse du taux d’adoption des VZE destinés à l’usage personnel et au transport de marchandises réduira les émissions et aidera la Colombie‑Britannique à atteindre ses objectifs à cet égard, il convient néanmoins de mettre davantage l’accent du point de vue économique et politique sur le changement du comportement des consommateurs afin qu’ils délaissent les véhicules privés au profit des transports publics, notamment dans les zones urbaines où ces réseaux et les infrastructures qui les soutiennent sont déjà en place. Cette approche permettra d’alléger la pression exercée sur les fournisseurs et les infrastructures de VZE, d’offrir des options de transport plus abordables et plus accessibles, et de promouvoir un changement à long terme quant à la manière dont les personnes, les entreprises et les industries conçoivent le transport.

En conclusion, le rapport révèle que la capacité de décarbonation n’est pas égale dans tout le pays et que le gouvernement fédéral doit fournir des solutions flexibles pour appuyer les initiatives régionales, plutôt que d’adopter une approche uniforme. Pour consulter l’analyse complète et approfondie à ce sujet :

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