Actualites /
Les femmes dans le monde des affaires n’atteindront probablement pas la pleine égalité au cours de ce siècle en raison de la lenteur des progrès accomplis à ce jour
Les femmes dans le monde des affaires n’atteindront probablement pas la pleine égalité au cours de ce siècle en raison de la lenteur des progrès accomplis à ce jour
Un rapport de la Chambre de commerce du Canada expose les obstacles permanents auxquels se heurtent les femmes dans les domaines de la gestion, du leadership et de l’entrepreneuriat.
[OTTAWA] — [5 mars 2024] — La Chambre de commerce du Canada a publié un nouveau rapport mardi, révélant que malgré les avancées positives du Canada en matière d’égalité pour les femmes dans le monde des affaires, il reste encore beaucoup à faire si nous voulons atteindre le succès observé dans d’autres pays à travers le monde.
Le rapport, intitulé « Des avancées timides : la lenteur des progrès pour les femmes dans le monde des affaires et de l’entrepreneuriat », montre que le Canada accuse un retard sur près de la moitié des pays de l’OCDE en ce qui concerne la proportion de femmes occupant des postes de direction, qu’il ne parvient pas à combler les écarts persistants de représentation et de rémunération des femmes occupant un poste de direction ou de gestion dans les entreprises canadiennes, et qu’il existe un écart important dans la représentation des femmes propriétaires d’entreprises par rapport à leur part de la population.
« Les femmes au Canada ne sont pas confrontées à un seul plafond de verre, mais à plusieurs, et pas à un seul échelon brisé dans l’échelle de promotion, mais à des multitudes, ce qui freine leur ascension vers un véritable égalité, » déclare Marwa Abdou, auteure principale du rapport et directrice principale de la recherche au Laboratoire sur les données entreprises de la Chambre de commerce du Canada. « Les données montrent que les obstacles auxquels se heurtent les femmes persistent surtout au niveau des postes de direction et des conseils d’administration ».
Si les femmes ont progressé dans le monde du travail, passant de 43 % du nombre total d’emplois en 1987 à 48 % en 2023, leur situation est moins enviable dans les postes de direction. En 2023, la part des femmes dans l’ensemble des emplois de gestion, y compris les cadres intermédiaires, n’était que de 35 %. Cette part tombe à 30 % pour les cadres supérieurs et à moins de 25 % au sein des conseils d’administration des entreprises canadiennes. Si les tendances actuelles persistent, la parité à l’échelle nationale ne sera pas atteinte au cours du siècle actuel.
« Les répercussions des progrès limités réalisés par les femmes s’étendent au-delà des lieux de travail traditionnels, » explique Mme. Abdou. « Les obstacles auxquels les femmes sont confrontées incitent probablement beaucoup d’entre elles à se tourner vers l’entrepreneuriat et le travail indépendant. Bien que cela puisse sembler une bonne nouvelle, alors qu’un plus grand nombre de femmes commencent à créer des entreprises, l’entrepreneuriat féminin se concentre dans des secteurs très sexospécifiques où elles sont confrontées à des défis supplémentaires, comme un accès réduit au capital, moins de données et moins de ressources, ainsi qu’à des environnements d’affaires défavorables. »
La bonne nouvelle est que les salaires des femmes ont augmenté plus rapidement que ceux des hommes au cours des dernières décennies. En 2023, les femmes gagneront toujours moins que les hommes, soit 88 cents pour un dollar dans les postes de gestion, contre seulement 80 cents en 1997.
Si l’on considère l’ensemble du Canada, on constate quelques points positifs, les femmes ont atteint la parité de représentation dans six des 19 professions de gestion analysées, les meilleurs résultats étant enregistrés dans les secteurs de la santé et de l’éducation, bien que des écarts importants subsistent dans les secteurs des ressources naturelles et de la construction. À l’Île-du-Prince-Édouard, les femmes gagnent plus que les hommes dans les professions de gestion, et au Québec, elles se rapprochent de la parité salariale. À l’inverse, c’est en Alberta que les femmes ont le plus de chemin à parcourir.
« La société est de plus en plus consciente de l’importance de cette problématique. Le moment est venu de prendre les mesures qui s’imposent pour investir dans les femmes et accélérer les progrès, » poursuit Mme. Abdou. « Nous pouvons prendre plusieurs mesures concrètes, par exemple en assurant le suivi des résultats en matière d’embauche et de promotion, en offrant des possibilités de perfectionnement et de mentorat, et en demandant aux cadres supérieurs de rendre compte des objectifs en matière de diversité. Nous pouvons également remédier aux lacunes en matière de congé parental pour les entrepreneuses, envisager de modifier les pratiques de prêt du gouvernement pour mieux atteindre les femmes entrepreneuses, et mieux faire connaître les services de financement et de soutien existants. Si nous ne redoublons pas d’efforts aujourd’hui, nos petites-filles seront confrontées aux mêmes défis que les femmes en affaires d’aujourd’hui ».
À propos de la Chambre de commerce du Canada — L’avenir de la réussite en affaires
La Chambre de commerce du Canada est le réseau d’affaires le plus important et le plus dynamique du Canada. Elle représente plus de 400 chambres de commerce regroupant plus de 200 000 entreprises de toutes tailles, de tous les secteurs de l’économie et de toutes les régions du pays pour créer les conditions favorables à notre réussite collective. La Chambre de commerce du Canada est l’ambassadeur incontesté et le catalyseur de l’avenir de la réussite en affaires. Qu’il s’agisse de travailler avec le gouvernement sur des politiques favorables à l’économie ou de fournir des services qui façonnent le commerce et facilitent les échanges, nous donnons à nos membres plus de ce dont ils ont besoin pour réussir : des informations sur les marchés, les concurrents et les tendances, une influence sur les décisions et les politiques qui favorisent la réussite en affaires et un impact sur les performances commerciales et économiques.
Personne-ressource
Karl Oczkowski
Directeur principal, Communications d’entreprise et relations publiques
Chambre de commerce du Canada
613 238-4000 (p. 2231)
koczkowski@chamber.ca