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Énoncé économique de l’automne 2024 – Le point de vue de nos experts politiques
Énoncé économique de l’automne 2024 – Le point de vue de nos experts politiques
Les experts en politiques de la Chambre de commerce du Canada ont examiné l’EEA en détail et nous vous présentons ci-dessous leur point de vue sur ses implications pour les entreprises canadiennes.
Le 16 décembre 2024, le gouvernement du Canada a publié son Énoncé économique de l’automne 2024.
Les experts en politiques de la Chambre de commerce du Canada ont examiné l’EEA en détail et nous vous présentons ci-dessous leur point de vue sur ses implications pour les entreprises canadiennes.
Message de notre présidente et cheffe de la direction
La communauté d’affaires du Canada est extrêmement préoccupée par le manque de plan solide du gouvernement pour s’attaquer au déficit croissant et relancer la prospérité économique. Tout entrepreneur sait qu’il est dangereux de rester dans le rouge année après année. Tout propriétaire sait que les hypothèques ne devraient pas augmenter avec le temps. Le manque de responsabilité fiscale dont témoigne l’énoncé économique d’automne d’aujourd’hui, combiné à un gouvernement en pleine crise, crée une profonde instabilité pour les entreprises et les familles canadiennes à un moment où nous avons exactement besoin de l’inverse.
Comme si cela ne suffisait pas, le Canada doit se préparer à relever les défis posés par les menaces tarifaires de Trump. Il s’agit du principal problème auquel sont confrontées les entreprises canadiennes : il met en péril notre stabilité économique, compromet nos emplois et sape notre compétitivité à l’échelle mondiale. Des fabricants aux agriculteurs, une relation tendue avec les États-Unis se fera sentir dans tous les secteurs. Nous saluons l’investissement de 1,3 milliard de dollars dans la sécurité des frontières, qui montre que le gouvernement comprend l’ampleur de cette menace. La priorité numéro un du gouvernement devrait être de travailler avec les entreprises canadiennes pour garantir notre sécurité économique collective.
Candace Laing, Présidente et cheffe de la direction, Chambre de commerce du Canada
Perspectives économiques
Aujourd’hui, nous avons appris que le déficit de l’an dernier était beaucoup plus important que promis ─ à près de 62 milliards de dollars pour l’exercice 2023-24, au lieu des 40 milliards de dollars prévus dans le budget 2024. Même avec ces chiffres, nous craignons que le gouvernement ne sous-estime l’impact de la menace tarifaire imminente de Trump sur les exportations canadiennes : le gouvernement a choisi de ne pas sonder à nouveau les prévisionnistes après l’élection américaine, « compte tenu des niveaux élevés d’incertitude ». Cependant, les plus récentes analyses de la Chambre de commerce du Canada suggèrent des impacts économiques bien plus désastreux. De plus, contrairement aux pratiques budgétaires des gouvernements précédents, aucun fonds n’est mis de côté pour les éventualités futures ─ et ce, après un exercice budgétaire qui vient de mettre en évidence les risques d’une telle approche.
Après une décennie de productivité extrêmement faible et une baisse récente du PIB par habitant, le gouvernement doit prioriser d’encourager l’investissement des entreprises pour stimuler la croissance économique et soutenir le niveau de vie à long terme.
Stephen Tapp, Économiste en chef, Chambre de commerce du Canada
Enjeux spécifiques
Politique fiscale
Si nous ne changeons pas de cap, le Canada continuera à perdre des investissements, des entreprises et des emplois bien rémunérés au profit d’autres pays, mettant ainsi en péril nos familles et nos communautés. Nous soutiendrons toujours les mesures ciblées qui débloquent les investissements du secteur privé dans notre économie, comme le rétablissement de l’Incitatif à l’investissement accéléré. Toutefois, le gouvernement envoie des signaux contradictoires avec la hausse du taux d’inclusion du gain en capital, la taxe sur les services numériques et des distractions telles que la suspension temporaire de la TPS.
Jessica Brandon-Jepp, Directrice principale, Politique fiscale et des services financiers
Habitation
Les mesures annoncées stimuleront peut-être l’offre, mais elles ne s’attaquent pas aux causes fondamentales de la crise de l’accessibilité du logement au Canada. L’investissement nécessaire pour rétablir l’accessibilité dépasse les 1 000 milliards de dollars et le seul plan d’action viable est que le gouvernement permette au secteur privé de construire autant que possible en lui donnant accès aux capitaux dont il a besoin, tout en réduisant les impôts et les coûts. Malheureusement, le gouvernement envisage plutôt une nouvelle taxe sur les terrains vacants.
Pascal Chan, Directeur principal, Transport, infrastructure et construction
Internationale
Les mesures prévues dans l’énoncé économique de l’automne pour renforcer la sécurité économique et le régime de contrôle du commerce du Canada sont des étapes importantes pour améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement nord-américaines face aux risques géopolitiques. Bien que ces mesures soient nécessaires, le gouvernement devra travailler de concert avec l’industrie pour minimiser les conséquences imprévues pour les entreprises canadiennes qui dépendent d’un commerce international libre et équitable. Avec la présidence canadienne du G7 en 2025, il est regrettable que ces mesures ne reflètent pas un programme ambitieux et cohérent en matière de sécurité internationale, de commerce et d’investissement.
Gaphel Kongtsa, Directeur, Politiques internationales