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La Chambre de commerce du Canada se prononce sur l’étude « Entreprises canadiennes au sein des chaînes d’approvisionnement et dans les marchés mondiaux »
La Chambre de commerce du Canada se prononce sur l’étude « Entreprises canadiennes au sein des chaînes d’approvisionnement et dans les marchés mondiaux »
Les Canadiens sont frustrés par la crise de l’accessibilité : ils veulent voir les produits circuler et les prix rester stables. Cela nécessite que les entreprises et le gouvernement partagent le même objectif d’une chaîne d’approvisionnement fonctionnelle et d’une économie en croissance.
Le 1er février, Matthew Holmes, premier vice-président des relations gouvernementales et des politiques, et Robin Guy, vice-président et chef adjoint des relations gouvernementales, de la Chambre de commerce du Canada, ont témoigné devant le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes (CIIT) dans le cadre de leur étude « Entreprises canadiennes au sein des chaînes d’approvisionnement et dans les marchés mondiaux ».
Dans leurs commentaires, ils ont insisté sur la nécessité d’investissements à long terme dans l’infrastructure commerciale, soulignant le rôle essentiel que jouent les chaînes d’approvisionnement dans le maintien de la santé économique du Canada et de sa réputation en tant que partenaire commercial fiable. Ils ont également plaidé pour que le gouvernement dirige le développement d’une vision pour les corridors commerciaux du Canada et ont appelé à la modernisation et à l’alignement de la réglementation afin d’assurer le succès concurrentiel du Canada.
Allocution d’ouverture
(Seule la version prononcée fait foi)
Madame la Présidente et Mesdames et Messieurs les députés,
Je vous remercie de nous donner l’occasion de nous adresser à vous aujourd’hui.
Le thème traité par cette étude en est un de taille : lorsque la valeur des deux tiers du PIB du Canada repose sur les activités commerciales, la manière dont nous fabriquons et transportons les marchandises à travers le pays, la façon dont nous hiérarchisons et protégeons nos infrastructures commerciales essentielles et les marchés sur lesquels nous choisissons de nous concentrer, que ce soit à côté de chez nous, aux États-Unis, ou aussi loin que dans la région indopacifique, ont des répercussions considérables sur la santé de notre économie, les débouchés pour nos entreprises et la qualité de vie de tous les habitants du pays.
Bien que nos chaînes d’approvisionnement se soient largement remises des pires perturbations causées par la pandémie, nombre de nos membres restent confrontés à des problèmes de perturbation, d’approvisionnement irrégulier et de pressions inflationnistes persistantes. Selon la plus récente Enquête canadienne sur situation des entreprises de Statistique Canada, un quart des entreprises considèrent toujours les défis liés à la chaîne d’approvisionnement comme une préoccupation majeure, et plus de 60 % d’entre elles s’attendent à ce qu’elle persiste.
L’évolution du rôle des transports et de la logistique est essentielle à la compétitivité du Canada, mais la robustesse de nos chaînes d’approvisionnement dépend uniquement de leur maillon le plus faible. Les défis et les coûts liés aux chocs climatiques, comme la fréquence des inondations et des incendies de forêt, ont démontré la fragilité d’un grand nombre de systèmes et de structures de nos chaînes d’approvisionnement. De plus, dans le contexte d’un environnement du travail très instable, des grèves répétées ou prolongées ont été observées à des points stratégiques de nos corridors commerciaux, mettant encore plus à rude épreuve un système précaire et compromettant notre réputation en tant que lieu fiable pour faire des affaires.
Les Canadiens sont excédés par la crise de l’accessibilité financière. Ils réclament une meilleure circulation des produits et une plus grande stabilité des prix. Pour ce faire, les entreprises et les gouvernements doivent partager l’objectif commun d’une chaîne d’approvisionnement efficace et d’une économie en pleine croissance.
Pour ce faire, nous avons besoin d’investissements à long terme dans l’infrastructure commerciale du Canada. Les entreprises doivent être en mesure d’acheminer leurs marchandises vers le marché de manière fiable. Nous ne pouvons pas nous contenter de répondre aux besoins d’aujourd’hui, mais nous devons également prendre en compte les défis et les opportunités qui se présenteront dans 20 ou 30 ans.
[Robin Guy, vice-président et chef adjoint, Relations gouvernementales]
Bien que le gouvernement ne soit pas le seul responsable des investissements dans les infrastructures, un engagement fédéral en faveur d’investissements majeurs, stratégiques et à long terme est essentiel pour renforcer l’infrastructure commerciale du Canada.
Le Fonds national des corridors commerciaux du gouvernement est un pas dans la bonne direction. Bien qu’il soutienne des projets valables, le gouvernement doit s’efforcer d’accélérer le rythme auquel les projets sont financés. Il doit collaborer avec les entreprises pour garantir la transparence des projets et continuer à démontrer comment le financement contribue à relever les défis de la chaîne d’approvisionnement d’aujourd’hui et de demain.
Le gouvernement doit montrer la voie dans l’élaboration d’une vision pour les corridors commerciaux du Canada. Le rapport de 2019 de ce Comité sur le sujet comprenait un certain nombre de recommandations importantes, notamment la protection des terres industrielles le long des corridors commerciaux, la nécessité d’harmoniser la réglementation entre les paliers de gouvernement et l’impératif de veiller à ce que les calendriers d’évaluation environnementale n’entravent pas notre capacité à transporter des marchandises à travers le pays.
En 2021, la Cour des comptes européenne a comparé les cadres des grands projets de transport au Canada, en Australie, aux États-Unis, en Suisse, en France, en Norvège et dans l’Union européenne, et a constaté que tous ces pays, à l’exception du Canada, disposaient d’un cadre stratégique global en matière d’infrastructures de transport.
Au-delà de la vision, le gouvernement doit protéger nos chaînes d’approvisionnement essentielles contre les menaces prévisibles et évitables.
Bien que le gouvernement ne puisse pas résoudre tous les problèmes liés à nos chaînes d’approvisionnement, il doit mettre en place des politiques qui faciliteront le commerce et renforceront les chaînes d’approvisionnement.
L’introduction du projet de loi C-58, qui vise à interdire le recours à des travailleurs de remplacement pendant les grèves, suggère que le gouvernement souhaite en fait s’éloigner de la préservation de la stabilité. En fait, ce projet de loi ne fait que renforcer l’image du Canada en tant que partenaire commercial instable et peu fiable.
Enfin, le gouvernement doit s’engager à accélérer son programme de modernisation de la réglementation.
La modernisation de la réglementation est une préoccupation croissante. Les entreprises qui font du commerce interprovincial citent l’augmentation des formalités administratives et les différences de certification et de normes techniques comme des obstacles majeurs pour faire des affaires au Canada. Malheureusement, le Canada dispose d’un ensemble complexe de réglementations qui se chevauchent, émanant de tous les niveaux de gouvernement, et qui entravent la concurrence, freinent les échanges et augmentent le coût de la vie.
L’efficacité de la réglementation fait partie intégrante d’un environnement compétitif et nécessite une régulation plus intelligente afin de créer de nouvelles opportunités économiques au Canada.
Nous pensons qu’il est impératif que les organismes de réglementation et les entreprises travaillent ensemble pour partager leurs points de vue afin d’élaborer des approches réglementaires optimales. Confier aux régulateurs le mandat de prendre en compte la dimension économique ajouterait un nouvel outil qui encouragerait l’adoption de règlements stables et gérables qui soutiennent la croissance économique.
Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez accordé. Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.