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Sous pression : un nouveau rapport du Laboratoire de données sur les entreprises explique les effets de l’inflation et de l’augmentation des coûts sur les Canadiens
Sous pression : un nouveau rapport du Laboratoire de données sur les entreprises explique les effets de l’inflation et de l’augmentation des coûts sur les Canadiens
Les entreprises et les ménages de tout le pays souffrent d’une crise de l’abordabilité due à l’inflation et à l’augmentation des coûts.
En 2022, l’inflation a atteint 8 %, du jamais vu au cours des 40 dernières années. En raison de cette flambée, les prix à la consommation au Canada sont aujourd’hui 7 % plus élevés qu’ils ne l’auraient été si l’inflation avait progressé au taux cible de 2 % depuis le début de la pandémie. Selon le nouveau rapport du Laboratoire de données sur les entreprises (LDE), les propriétaires de maisons, les consommateurs et les propriétaires d’entreprises de tout le pays font les frais des taux d’intérêt élevés et des coûts du logement et de l’énergie.
Le rapport, intitulé Sous pression : l’impact de la hausse des prix du logement et de l’énergie, des taux d’intérêt et des coûts sur les consommateurs et les entreprises du Canada, répond aux questions suivantes :
- Comment les récentes augmentations des coûts du logement et de l’énergie ont-elles affecté les dépenses de consommation?
- Existe-t-il des différences notables dans l’impact sur les dépenses de consommation entre les régions?
- Ces tendances ont-elles un lien systémique avec les ventes et le moral des entreprises dans les différentes régions?
Examinons quelques résultats clés du rapport.
La situation
Depuis mars 2022, la banque centrale du Canada a augmenté les taux d’intérêt pour tenter de contrôler l’inflation, ce qui a entraîné une hausse des coûts d’emprunt pour les consommateurs et les entreprises. La hausse des taux d’intérêt rend plus coûteux le remboursement des dettes (y compris les hypothèques), les emprunts pour l’achat de biens de grande valeur et la gestion d’une entreprise. Avec des obligations de service de la dette plus importantes, les consommateurs ont moins d’argent disponible pour des dépenses discrétionnaires sur d’autres biens et services, ce qui entraîne une baisse du chiffre d’affaires des entreprises.
Si l’on examine les facteurs d’inflation à plus long terme, le rapport du LDE constate qu’au cours des deux dernières décennies, les coûts du logement et de l’énergie ont augmenté plus rapidement que l’ensemble des prix dans toutes les régions du pays.
Coût du logement
Le marché canadien de l’immobilier n’a jamais été aussi inabordable depuis plus de 30 ans. Pour le ménage canadien type, cela signifie que les dépenses liées au logement (qui comprennent les paiements hypothécaires et les frais de services publics) ont explosé pour représenter 55 % du revenu disponible. Plus ce pourcentage est élevé, plus il est difficile de se loger.
Les prêts hypothécaires
Le taux hypothécaire fixe à 5 ans a considérablement augmenté, passant de 1,9 % en 2021 à plus de 5,5 %. Comme près de 60 % des prêts hypothécaires en cours, soit 900 milliards de dollars, doivent être renouvelés au cours des trois prochaines années à des taux d’intérêt plus élevés, les dépenses de consommation devraient s’en trouver fortement ralenties.
Coûts de l’énergie
À l’instar du logement, les coûts de l’énergie ont également augmenté plus rapidement que les autres postes de consommation dans toutes les provinces sur le long terme, les prix de l’énergie étant plus volatils.
Impact sur les consommateurs
À tous les niveaux de revenus, plus de la moitié des Canadiens sont préoccupés par le coût de la vie et la plupart (54-64 %) réduisent leurs dépenses pour se protéger d’une inflation élevée, en particulier les ménages à faible revenu. L’analyse du LDE révèle que les consommateurs des régions où l’accessibilité au logement est plus difficile, comme la Colombie-Britannique et l’Ontario, ont davantage réduit leurs dépenses que les consommateurs des régions où les prix sont plus abordables.
Impact sur les affaires
Selon le rapport Sous pression, l’inflation, le coût des intrants et les taux d’intérêt et coûts de la dette sont les trois principaux obstacles auxquels s’attendent les entreprises au cours des trois prochains mois. Les petites entreprises, en particulier, sont confrontées aux coûts du carburant et de l’énergie, aux salaires, aux taxes et aux réglementations.
Les consommateurs dépensant moins, les ventes des entreprises en pâtissent, ce qui entraîne une baisse du moral des entreprises. Le LDE constate que dans les régions où le marché du logement est le plus inabordable, les entreprises sont plus pessimistes quant à leurs ventes et moins optimistes quant à leurs perspectives pour l’année à venir.
Quels sont les mécanismes à l’origine de ce phénomène?
- Lorsque les coûts du logement et de l’énergie augmentent plus rapidement que l’inflation globale, les consommateurs s’adaptent en réduisant leurs dépenses discrétionnaires, comme les voyages, les loisirs et les sorties au restaurant, ce qui réduit le chiffre d’affaires et le moral des entreprises.
- Lorsque les taux d’intérêt augmentent, les consommateurs doivent dépenser davantage pour rembourser leurs dettes. Les consommateurs s’adaptent en réduisant leurs achats de gros articles généralement achetés par emprunt, comme une maison, les meubles et les voitures, ce qui réduit le chiffre d’affaires et le moral des entreprises.
Ce que nous réserve l’avenir
En résumé, la crise de l’abordabilité au Canada est néfaste tant pour les ménages que pour les entreprises. Les communautés du pays ne peuvent pas attendre la perspective d’une baisse des taux d’intérêt comme solution à la crise. Des efforts proactifs doivent être déployés pour assurer la santé économique du Canada, en accordant une attention particulière à la législation annoncée et aux nouvelles réglementations susceptibles d’aggraver la situation.