Blog /
Pourquoi le Canada n’a pas les moyens de négliger les entrepreneuses
Pourquoi le Canada n’a pas les moyens de négliger les entrepreneuses
Dans le nouvel épisode du balado du Laboratoire de données sur les entreprises, L’économie canadienne expliquée, l’animatrice Marwa Abdou s’entretient avec Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), au sujet de l’un des plus grands écarts de l’économie canadienne : les entrepreneuses.

Malgré un engagement fédéral de 2 milliards de dollars pris en 2018 pour doubler le nombre d’entreprises appartenant à des femmes d’ici 2025, leur nombre n’a pratiquement pas bougé. À ce jour, les femmes ne possèdent que 18 % des entreprises au Canada.
Mme Hudon ne mâche pas ses mots sur les causes profondes du problème. « L’accès au capital est probablement l’une des trois principales raisons pour lesquelles les femmes sont moins nombreuses que les hommes à choisir l’entrepreneuriat comme carrière », explique-t-elle.
Cette problématique représente bien plus qu’un échec sur le plan social : c’est aussi un échec sur le plan économique.
Selon le Laboratoire de données sur les entreprises, qui s’appuie sur les estimations de l’ISDE, si le Canada avait comblé le fossé entre les genres en matière de propriété d’entreprise, l’économie aurait pu croître jusqu’à 6 %. Ce manque à gagner se traduit par une perte de PIB d’environ 150 à 180 milliards de dollars.
Au milieu de l’épisode, Mme Hudon explique comment la plateforme Excelles de la BDC, dont le budget s’élève à 500 millions de dollars, s’attaque de front à ce problème. La plateforme comprend un financement pour les entreprises dirigées par des femmes, un laboratoire d’innovation financé à hauteur de 100 millions de dollars et des efforts visant à accroître la représentation des femmes dans l’écosystème du capital-risque.
Principaux enseignements :
- Les femmes demandent moins de capitaux que les hommes et en reçoivent encore moins.
- Les entreprises appartenant à des femmes sont concentrées dans le commerce de détail, les soins de santé et d’autres secteurs à croissance limitée.
- Moins de 10 % des entreprises dans les secteurs à forte croissance comme la technologie, la construction et l’exploitation minière appartiennent à des femmes.
- La BDC a lancé la plateforme Excelles pour les femmes d’une valeur de 500 millions de dollars.
BDC ne se contente pas d’investir de l’argent, elle investit en faveur de changements structurels. La banque fait pression pour qu’un plus grand nombre de femmes fassent partie des comités d’investissement afin de garantir que les décisions de financement soient inclusives et représentatives.
« À la BDC, nous prêtons de l’argent, nous fournissons des services de conseil, c’est-à-dire un soutien non financier, et nous investissons dans le capital-risque. Nous avons une stratégie spécifique pour convaincre les femmes de démarrer une entreprise, d’en faire plus, de s’épanouir et de rester en affaires » explique Mme Hudon dans le balado.
Légende 1 : Le Canada compte environ 710 000 entrepreneuses « manquantes ». Combler ce fossé pourrait redéfinir notre économie.
Légende 2 : Investir dans les femmes n’est pas seulement la bonne chose à faire. C’est une stratégie de croissance avisée.
Mme Hudon est claire dans son message : les femmes doivent se montrer plus revendicatrices et s’affirmer dans leur expertise. « Ayez une grande confiance en vous, fondée sur vos connaissances, et non sur ce que vous ignorez. Et osez demander plus. »
Nouvelles connexes

Enjeux politiques : le Sommet d’affaires B7 est chose du passé. Et maintenant?

La vision énergétique du Canada : Un plan directeur pour la sécurité, la prospérité et l’unité nationale
