Sommet exécutif sur la feuille de route Canada-États-Unis : Ce que nous avons entendu

Nous avons lancé le deuxième événement de notre Série de sommets exécutifs de 2023 le lundi 20 mars avec une discussion approfondie sur la Feuille de route Canada-États-Unis au Rideau Club à Ottawa.

Nos panélistes ont réexaminé les engagements pris par le premier ministre Trudeau et le président Biden dans la Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis–Canada de février 2021. Ils ont également examiné ce qui peut être fait de plus pour renforcer les liens économiques entre nos deux pays, compte tenu de l’évolution du contexte géopolitique, de la rhétorique protectionniste renouvelée aux États-Unis et d’autres facteurs.

Lisez ce qui suit pour connaître les principales conclusions du sommet!

Conférencier d’honneur : L’honorable John Baird, conseiller principal auprès de Bennett Jones LLP et d’Eurasia Group et ancien ministre des affaires étrangères

Les gens qui font de la politique ne souhaitent généralement pas prendre de risques. Il faut savoir se montrer ambitieux publiquement et, si l’on ne réussit pas du premier coup, il faut recommencer, encore et encore.

L’honorable John Baird

Principaux points à retenir :

• L’honorable Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, a commencé par souligner que le Canada et les États-Unis bénéficieraient tous deux d’une meilleure collaboration à l’échelle de l’Amérique du Nord.

• L’honorable John Baird a expliqué qu’il était déçu de voir que le gouvernement ne semblait pas avoir beaucoup d’ambition dans la réalisation de son programme. Il est essentiel d’avoir de l’ambition en politique et de prendre des risques lorsque c’est dans l’intérêt commun. Par exemple, il ne semble pas y avoir actuellement une quelconque volonté de résoudre des problèmes de longue date comme les différends sur le bois d’œuvre.

• La division est telle aux États-Unis qu’il est difficile de faire avancer les choses.

• Un défi de taille réside dans le fait que les États-Unis semblent de moins en moins favorables à une économie intégrée. Nous devons constamment lutter contre Buy America, ce qui est fondamentalement incompatible avec une politique macroéconomique et des pratiques commerciales saines.

• La guerre en cours en Ukraine constitue une menace sérieuse pour la paix et la stabilité en Europe, ainsi que pour la paix et la sécurité internationales. Le Canada doit prendre ses responsabilités et en faire plus.

• L’honorable John Baird a souligné le défi que représentent les passages irréguliers aux frontières du Canada, en particulier par le chemin Roxham. Cette situation porte atteinte à notre souveraineté territoriale, ainsi qu’au soutien à l’immigration légale.

• L’honorable John Baird a indiqué que le président Biden pourrait simplement cocher une case en visitant le Canada et que l’annonce du moment de la visite était assez révélatrice.

• Pour que le Canada et les États-Unis en arrivent au stade d’une relation ambitieuse et stratégique, le premier ministre Trudeau devrait s’inspirer de ce qui a bien fonctionné dans le passé. Par exemple, les 18 premiers mois de l’administration Trump, le gouvernement était audacieux et a mis sa crédibilité en jeu.

• Le Canada doit se doter d’un programme ambitieux et le proposer aux États-Unis. Nous sommes un élément essentiel de la solution et nous ne pouvons pas nous contenter de nous asseoir et d’attendre que les États-Unis viennent à nous.

Nous devons saisir les chances qui s’offrent à nous. Les possibilités sont immenses. 

L’honorable John Baird

Modérateur du groupe de discussion

Matthew Holmes, premier vice-président, Politique et relations gouvernementales, Chambre de commerce du Canada

Participants

Laura Dawson, directrice générale, Future Borders Coalition

Mike Gladstone, directeur, Affaires extérieures, Canada, Enbridge

Meredith Lilly, Norman Paterson School of International Affairs, Université Carleton

Anne McKinney, vice-présidente, Amériques, Chambre de commerce des États-Unis

Principaux points à retenir :

• Pour que cette rencontre bilatérale très importante soit un succès, il faudra se montrer ambitieux. Nous devons aller au-delà des petits enjeux et nous tourner vers des initiatives nouvelles et plus importantes. Les relations canado-américaines ont une importance vitale pour le Canada. La nécessité d’une plus grande ambition doit venir du Canada, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.

• L’avenir énergétique du Canada est profondément lié au marché américain et à l’avenir énergétique de l’Amérique. La convergence de deux problèmes existentiels, à savoir la sécurité et le changement climatique, met en évidence la nécessité d’une collaboration nord-américaine dans le domaine de l’énergie. Le Canada et les États-Unis peuvent fournir de l’énergie à leurs alliés dans le monde entier. Pour y parvenir, les gouvernements doivent se prononcer en faveur de cette solution et laisser le champ libre aux entreprises pour qu’elles puissent la concrétiser.

• La Chambre de commerce des États-Unis estime que le gouvernement américain doit réintégrer les négociations en matière d’accords commerciaux favorisant l’ouverture des marchés. Le Cadre économique pour l’indo‑pacifique et le Partenariat des Amériques pour la prospérité économique sont des développements positifs, mais il s’agit de cadres de coopération et non d’accords commerciaux favorisant l’ouverture des marchés. Le secteur privé a la possibilité de s’unir pour façonner le Partenariat des Amériques.

• Bon nombre des questions économiques qui concernent les voyages et les échanges transfrontaliers ne dépendent pas d’accords commerciaux. Les entreprises et les gouvernements pourraient s’unir et prendre les engagements nécessaires en matière de modernisation, de facilitation et de coopération réglementaire s’il existait une volonté politique de le faire.

• Nous ne sommes plus dans un contexte mondial de libéralisation du commerce. Nous sommes à l’ère du protectionnisme et de la sécurisation de la politique commerciale. À cet égard, le Canada est sur la défensive. Nous sommes actuellement des observateurs, alors que les États-Unis et l’Union européenne sont des décideurs. Cependant, la politique commerciale du Canada ne semble pas refléter ces nouvelles réalités. Bien que quelques signes laissent entrevoir un début de changement, le gouvernement actuel ne semble pas se sentir à l’aise avec un programme commercial axé sur la sécurité.

• L’idée d’une relation commerciale nord-américaine est dans l’intérêt du Canada, mais cela exige que le Canada s’intéresse davantage au Mexique. Jusqu’à présent, le Canada a eu tendance à se cloisonner et à se concentrer davantage sur les États-Unis. Cependant, le Mexique est extrêmement important en raison de la taille de son marché et de la complémentarité des intrants et des services qu’il est en mesure de fournir. Par ailleurs, le gouvernement américain adopte souvent une approche hémisphérique qui est réceptive à un cadre trilatéral.

• La loi sur la réduction de l’inflation a fondamentalement changé le débat sur la transition énergétique au niveau mondial. La simplicité de cette loi est très attrayante pour les investisseurs, surtout si on la compare au système canadien, beaucoup plus complexe.

• Les opinions politiques s’expriment souvent par des lenteurs dans la réglementation, mais les politiciens se cachent également derrière les retards dans la réglementation. L’absence d’engagement politique à faire avancer les choses et à mener à bien les engagements a un impact sur le fonctionnement quotidien des processus réglementaires. La réglementation doit être claire et les responsables politiques doivent faire preuve de leadership.

Nous pouvons accomplir des choses difficiles, mais nous avons besoin de leadership et de vision. 

Laura Dawson, directrice générale, Future Borders Coalition

Merci aux commanditaires et participants de notre sommet sur la Feuille de route Canada–États-Unis.

Nous vous invitons à regarder toutes les présentations de notre Série de sommets exécutifs de 2023.

Pour en savoir plus sur le travail de représentation que notre Conseil Canada-États-Unis effectu