Les sociétés canadiennes rencontrent des obstacles, et ce sont les exportateurs qui en ressentent le plus les effets

Ottawa, ON — Les entreprises canadiennes sont confrontées à une augmentation de l’incertitude économique, mais c’est surtout celles engagées dans l’exportation qui en subissent les contrecoups. Le nouveau rapport sur les Données trimestrielles sur les entreprises du Laboratoire de données sur les entreprises (LDE) de la Chambre de commerce du Canada révèle que la confiance des entreprises reste faible, et ce, pour le troisième trimestre consécutif. En effet, les exportateurs de produits se montrent moins optimistes que les autres entreprises.

Depuis le troisième trimestre 2021, les exportateurs de biens ont toujours fait preuve d’un optimisme nettement plus grand que le reste du monde des affaires. Cependant, cette tendance s’est inversée fin 2024, en raison des grèves dans les chemins de fer et les ports qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement, ainsi que de l’incertitude grandissante autour des politiques commerciales. Aujourd’hui, en raison de l’augmentation des droits de douane et des nouveaux défis logistiques, la confiance des exportateurs est sérieusement ébranlée.

« Nos observations mettent en évidence les obstacles croissants auxquels les entreprises sont confrontées à mesure que les tensions commerciales s’intensifient », a déclaré Patrick Gill, vice-président du Laboratoire de données sur les entreprises. « Les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve. Les pressions exercées par les tarifs douaniers font augmenter les prix, et les entreprises, en particulier les exportateurs, ont du mal à garder la tête hors de l’eau. L’économie canadienne dépend de leur réussite. Nous ne pouvons pas nous permettre de les laisser sombrer. »

Le portrait global

• L’Ontario est la province la plus durement touchée. En tant que pôle manufacturier du Canada, l’Ontario est la province la moins optimiste. Le moral est particulièrement affaibli dans le sud-ouest de l’Ontario (Oshawa, London et Hamilton), où les industries dépendantes du commerce extérieur sont les plus touchées.
• Les tarifs douaniers exercent de plus en plus de pressions sur les prix : Un plus grand nombre d’entreprises prévoient désormais d’augmenter leurs prix. Cette tendance marque un revirement de situation par rapport à l’année précédente, marquée par une baisse des prévisions de prix.
• La faible demande des consommateurs est la principale préoccupation : Pour le deuxième trimestre consécutif, les entreprises considèrent la demande des consommateurs comme un obstacle plus important que les pénuries de main-d’œuvre, ce qui témoigne de la baisse des dépenses et de l’incertitude économique.

• Les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement ne vont pas disparaître de sitôt : 40 % des exportateurs de marchandises s’attendent à une dégradation des conditions de la chaîne d’approvisionnement au cours des six prochains mois. En effet, nombre d’entre eux ont encore du mal à se procurer les intrants nécessaires, que ce soit localement ou internationalement. Les conflits de travail survenus l’année dernière dans les ports et les chemins de fer ont touché plus de 180 000 entreprises. Ils ont aussi entrainé des perturbations dans l’infrastructure commerciale canadienne, ce qui a exacerbé les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement pour les exportateurs.

Malgré ces défis, près des trois quarts (73 %) des entreprises restent optimistes quant à l’année à venir. Mais l’optimisme ne sera pas suffisant pour régler tous ces problèmes. Les entreprises ont besoin de vraies solutions pour faire face au climat économique imprévisible d’aujourd’hui.

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Shane Mackenzie
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