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Enjeux politiques : le Sommet d’affaires B7 est chose du passé. Et maintenant?
Il incombe aux entreprises et au gouvernement, conjointement, de s’attaquer aux défis économiques qui empêchent le Canada d’atteindre son plein potentiel.


En deux mots, le travail se poursuit pour le Canada – tout autant que pour la Chambre de commerce du Canada. En effet, le rôle assumé par la Chambre de commerce du Canada, qui assume la présidence du B7 en 2025, ne prendra fin qu’à la fin de l’année. De même, se poursuivent toujours des activités du G7 sous la présidence canadienne de ce regroupement, dont des réunions ministérielles, avant que le Canada ne cède la présidence à la France en 2026.
Le Sommet des dirigeants du G7 devant se tenir à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin, le B7 veille à ce que les entreprises soient entendues. La présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, Candace Laing, a présenté le communiqué officiel du B7 au sherpa canadien du G7 alors que se concluait le Sommet d’affaires B7, en mai.
Le communiqué est un document clé qui sous-tendra les discussions à venir du G7, en traçant à l’intention de ses dirigeants un plan stratégique pour relever les défis économiques les plus urgents auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Puisque les dirigeants du B7 sont aux premières loges, s’agissant de percevoir les répercussions du ralentissement économique mondial sur la capacité du secteur privé à fonctionner comme il se doit, ils sont idéalement placés pour proposer des solutions pragmatiques.
Le communiqué s’attarde aux questions relatives au commerce mondial, aux chaînes d’approvisionnement, à l’IA et à l’énergie, ainsi qu’aux principaux facteurs qui renforcent la sécurité et la résilience systémiques, dont la sécurité sanitaire mondiale, la résilience des infrastructures et la préparation sur le plan de la cybersécurité. Par ailleurs, du fait de leur pertinence intersectorielle, le communiqué souligne l’importance des minéraux critiques et des matériaux essentiels, de même que leur rôle clé dans la préservation de la sécurité économique nationale.
Le communiqué est l’aboutissement de plusieurs mois de collaboration avec nos homologues du B7, qui représentent les communautés d’affaires des pays du G7 ainsi que de l’Union européenne, en plus de 50 entreprises partenaires qui se sont engagées à soutenir le travail de la Chambre de commerce du Canada.

Le rôle du Canada en tant que partenaire mondial
Une partie du travail continu du Canada (qui se poursuit même lorsque nous n’assumons plus la présidence du B7 et du G7) consiste à renforcer notre sécurité économique et notre souveraineté, non seulement pour offrir une vie meilleure à tous les Canadiens, mais aussi pour aider nos partenaires internationaux à en faire de même au sein de leurs communautés.
Au vu de l’intégration croissante des économies mondiales, les entreprises sont tributaires de la stabilité économique de leur pays et de celle de leurs partenaires commerciaux pour continuer à exercer leurs activités. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime qu’environ 70 % des échanges internationaux mobilisent des chaînes de valeur mondiales. Cela signifie que près des trois quarts du commerce mondial font intervenir des échanges transfrontières de services, de matières premières, de pièces et de composants – et non de biens finis. Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis illustrent parfaitement cette réalité puisque plus de 63 % des exportations canadiennes vers les États-Unis et que 50 % à 52 % des exportations américaines vers le Canada sont des intrants intermédiaires plutôt que des biens de consommation finals.
Dans notre économie mondiale hautement interconnectée, les problèmes économiques communs nécessitent des solutions communes – c’est précisément la raison pour laquelle le G7 fut créé dans les années 70.
Bien que la composition [du G7] ait évolué au fil du temps en raison des dynamiques géopolitiques, son objectif central est resté le même : réunir les économies les plus avancées du monde afin d’agir comme un catalyseur de la coopération et du progrès à l’échelle mondiale.
For five decades, the G7, alongside like-minded countries, has fostered an era of unprecedented stability and economic prosperity…. The system it helped to create, based on rules and coordination, facilitated economic integration, multilateral engagement, and cross-border trade and investment.
Communiqué du B7 2025

Façonner le prochain chapitre de l’économie mondiale
Ce système évolue avec le changement de la dynamique des pouvoirs mondiaux.
Selon un récent graphique du Laboratoire de données sur les entreprises de la Chambre de commerce du Canada, au cours des trois dernières décennies, la domination économique relative du G7 s’est progressivement effritée, alors que les économies émergentes — menées par la Chine, l’Inde et d’autres pays de la région Asie-Pacifique — ont pris de l’élan. D’ici 2030, les économies de l’Asie‑Pacifique devraient représenter près de 50 % du PIB mondial, tandis que celles du G7 représenteront moins de 30 %.
Si les pays membres du G7 souhaitent façonner l’avenir de l’économie mondiale plutôt que d’en être un simple spectateur, ils doivent redécouvrir le rôle de « catalyseur de la coopération et du progrès à l’échelle mondiale » et agir dès aujourd’hui avec audace. Avec un peu de chance, c’est précisément là ce que feront les dirigeants du G7 réunis du 15 au 17 juin à l’occasion du Sommet des dirigeants du G7, s’inspirant notamment du plan directeur défini dans le communiqué du B7.
Quant au Canada, notre direction est claire : notre gouvernement doit travailler de concert avec le milieu des affaires à l’élaboration de solutions politiques non partisanes qui s’attaquent aux obstacles économiques et renforcent notre sécurité et notre résilience économiques.
Pour ce faire, il faudra :
- Tenir la promesse du libre-échange intérieur;
- Améliorer les infrastructures commerciales et de transport existantes;
- Réduire les formalités administratives et les impôts afin d’encourager l’investissement et la croissance des entreprises;
- Combler le déficit de talents et de compétences.
Il incombe tout autant aux entreprises qu’au gouvernement de s’attaquer aux défis économiques qui empêchent le Canada d’atteindre son plein potentiel. La Chambre de commerce du Canada se réjouit à la perspective de collaborer avec le nouveau gouvernement, tous les partis politiques de même qu’avec l’ensemble des parties prenantes afin de s’attaquer aux objectifs urgents en matière d’édification de la nation.
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