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Enjeux politiques : La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Enjeux politiques : La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, qui commémore et honore les quelque 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté les pensionnats autochtones au Canada et dont bon nombre ne sont jamais revenus à la maison. 

Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, qui commémore et honore les quelque 150 000 enfants autochtones qui ont fréquenté les pensionnats autochtones au Canada et dont bon nombre ne sont jamais revenus à la maison. 

La désignation de cette journée répond directement à l’appel à l’action no 80 de la Commission de vérité et de réconciliation, qui souligne l’importance d’une « … journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour honorer les survivants, leurs familles et leurs collectivités et s’assurer que la commémoration de l’histoire et des séquelles des pensionnats demeure un élément essentiel du processus de réconciliation. »

Le problème des politiques

Le système des pensionnats autochtones au Canada a servi à éliminer les cultures autochtones. Les conséquences de ce système sur les peuples autochtones ont été profondes et se perpétuent encore aujourd’hui. Voici quelques exemples des conséquences que les pensionnats autochtones ont eues (et continuent d’avoir) sur les peuples autochtones :

  • Pertes culturelles, identitaires et linguistiques : Les enfants qui ont fréquenté les pensionnats autochtones se sont vu interdire de parler leur langue et de pratiquer leurs traditions culturelles.
  • Abus physiques, mentaux et sexuels : De nombreux enfants autochtones ont subi des violences physiques, mentales et sexuelles de la part du personnel de l’école.
  • Perte des liens familiaux et communautaires : Les enfants ont été retirés de force de leur famille et de leur communauté dans le but de les assimiler à la culture canadienne.
  • Traumatisme intergénérationnel : Le traumatisme subi par les survivants des pensionnats autochtones s’est transmis de génération en génération et peut se manifester de nombreuses façons.
  • Perte de terres et de ressources : Les politiques d’assimilation, dont les pensionnats autochtones font partie, ont entraîné une perte supplémentaire de terres et de ressources autochtones.
  • Disparités sanitaires et socio-économiques par rapport aux Canadiens non autochtones.

Comme le soulignent les appels à l’action de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), il est important que la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation soit un jour férié pour permettre la réflexion et la commémoration. Le gouvernement fédéral a fait du 30 septembre un jour férié pour ses travailleurs et les lieux de travail sous réglementation fédérale.

Toutefois, il appartient à chaque province et territoire de décider si ce jour est un jour férié pour les travailleurs des entreprises, des écoles et des administrations publiques. Voici ce qu’il en est pour chaque province et territoire :

Colombie-Britannique : Il s’agit d’un jour férié provincial.

Alberta : Le gouvernement de l’Alberta n’a pas fait du 30 septembre un jour férié, laissant aux employeurs le soin de décider si les travailleurs ont ou non ce jour de congé.

Saskatchewan : La Saskatchewan ne compte pas ajouter de nouveaux jours fériés pour le moment.

Manitoba : Le gouvernement du Manitoba observe cette journée pour la troisième année consécutive. Les discussions se poursuivent pour en faire un jour férié. Les écoles et les services gouvernementaux non essentiels seront fermés.

Ontario : La journée n’est pas un jour férié dans la province.

Québec : La province ne prévoit pas de faire du 30 septembre un jour férié.

Nouvelle-Écosse : C’est la troisième année que la province commémore cette journée. Les bureaux du gouvernement provincial, les écoles publiques, les garderies subventionnées et les autres services publics non essentiels seront fermés. Les entreprises peuvent continuer à fonctionner comme d’habitude.

Nouveau-Brunswick : La province a récemment désigné le 30 septembre comme un jour férié provincial.

Île-du-Prince-Édouard : Ce jour est un jour férié.

Terre-Neuve-et-Labrador : Le 30 septembre est un jour férié, mais pas un jour de congé légal.

Nunavut : Ce jour est un jour férié.

Territoires du Nord-Ouest : Ce jour est un jour férié.

Yukon : Ce jour est un jour férié.

Bien que la journée ne s’applique pas automatiquement aux municipalités, nombre d’entre elles ont choisi de faire du 30 septembre un jour férié.

Bien que cette journée ne soit pas un jour férié dans toutes les provinces et tous les territoires, elle revêt une signification symbolique en tant qu’étape vers la reconnaissance des injustices du passé et vers un avenir plus juste et plus inclusif.

Affaires et réconciliation

En 2015, la Commission de vérité et de réconciliation du Canada a présenté un rapport final comprenant 94 « appels à l’action » destinés à faire progresser la réconciliation entre les Canadiens et les peuples autochtones.

L’appel no 92 s’adresse spécifiquement au monde des affaires :

Solutions politiques

En utilisant ce cadre, il existe un certain nombre de politiques gouvernementales et d’entreprises qui peuvent contribuer à faire progresser la réconciliation économique. En voici quelques exemples :

Que nous réserve l’avenir?

La réconciliation autochtone est un processus complexe et multiforme qui exige des efforts soutenus de la part des gouvernements, des institutions et de la société dans son ensemble. En raison de sa complexité, il n’existe pas de solution unique. Toutefois, les entreprises peuvent prendre certaines mesures pour faire progresser la réconciliation autochtone.

Pour les employeurs?

  • Proposer des initiatives éducatives aux employés, comme des ressources et des séances de formation sur l’histoire des peuples autochtones, la colonisation et les pensionnats autochtones, afin de favoriser la compréhension.
  • Veiller à ce que les voix autochtones soient représentées à tous les niveaux et à ce que des pratiques de recrutement et d’embauche inclusives soient mises en place.

Pour les chambres de commerce?  

  • Participer activement aux événements communautaires. Cela favorise l’engagement et les discussions afin d’établir des relations à long terme avec les communautés autochtones.
  • Établir des partenariats avec les centres d’amitié locaux et collaborer avec les communautés autochtones pour créer des cohortes et des groupes de réflexion où l’on peut partager de l’information.
  • Promouvoir les ressources et les possibilités de formation pour les personnes et les entreprises autochtones et partager des informations par le biais de plateformes de médias sociaux avec les communautés voisines pour aider à accroître la portée.
  • Augmenter la représentation autochtone dans les conseils d’administration.
  • Envisager d’accueillir ou d’offrir des ateliers ou un accompagnement aux entreprises autochtones.
  • En tant que lieu de rencontre pour les entreprises, favoriser les possibilités d’affaires en mettant en avant les réussites des entreprises autochtones et de la communauté autochtone.

De nombreuses questions restent en suspens. La Journée nationale pour la vérité et la réconciliation est l’occasion de nous rappeler que l’action doit se poursuivre.  Le rapport final de la Commission Vérité et Réconciliation a été remis il y a près de huit ans. Nos progrès ont été lents. Enfin, cette journée peut servir de catalyseur pour continuer à modifier les politiques afin de relever les défis auxquels sont confrontés les peuples autochtones du Canada.

Ressources éducatives

Sources

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