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Enjeux politiques : le Sommet d’affaires B7 est chose du passé. Et maintenant?

Enjeux politiques : le Sommet d’affaires B7 est chose du passé. Et maintenant?

Il incombe aux entreprises et au gouvernement, conjointement, de s’attaquer aux défis économiques qui empêchent le Canada d’atteindre son plein potentiel.

10 juin 2025

En deux mots, le travail se poursuit pour le Canada – tout autant que pour la Chambre de commerce du Canada. En effet, le rôle assumé par la Chambre de commerce du Canada, qui assume la présidence du B7 en 2025, ne prendra fin qu’à la fin de l’année. De même, se poursuivent toujours des activités du G7 sous la présidence canadienne de ce regroupement, dont des réunions ministérielles, avant que le Canada ne cède la présidence à la France en 2026.

Le Sommet des dirigeants du G7 devant se tenir à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin, le B7 veille à ce que les entreprises soient entendues. La présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, Candace Laing, a présenté le communiqué officiel du B7 au sherpa canadien du G7 alors que se concluait le Sommet d’affaires B7, en mai.

Le communiqué est un document clé qui sous-tendra les discussions à venir du G7, en traçant à l’intention de ses dirigeants un plan stratégique pour relever les défis économiques les plus urgents auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Puisque les dirigeants du B7 sont aux premières loges, s’agissant de percevoir les répercussions du ralentissement économique mondial sur la capacité du secteur privé à fonctionner comme il se doit, ils sont idéalement placés pour proposer des solutions pragmatiques.

Le communiqué s’attarde aux questions relatives au commerce mondial, aux chaînes d’approvisionnement, à l’IA et à l’énergie, ainsi qu’aux principaux facteurs qui renforcent la sécurité et la résilience systémiques, dont la sécurité sanitaire mondiale, la résilience des infrastructures et la préparation sur le plan de la cybersécurité. Par ailleurs, du fait de leur pertinence intersectorielle, le communiqué souligne l’importance des minéraux critiques et des matériaux essentiels, de même que leur rôle clé dans la préservation de la sécurité économique nationale.

Le communiqué est l’aboutissement de plusieurs mois de collaboration avec nos homologues du B7, qui représentent les communautés d’affaires des pays du G7 ainsi que de l’Union européenne, en plus de 50 entreprises partenaires qui se sont engagées à soutenir le travail de la Chambre de commerce du Canada.



Le rôle du Canada en tant que partenaire mondial

Une partie du travail continu du Canada (qui se poursuit même lorsque nous n’assumons plus la présidence du B7 et du G7) consiste à renforcer notre sécurité économique et notre souveraineté, non seulement pour offrir une vie meilleure à tous les Canadiens, mais aussi pour aider nos partenaires internationaux à en faire de même au sein de leurs communautés.

Au vu de l’intégration croissante des économies mondiales, les entreprises sont tributaires de la stabilité économique de leur pays et de celle de leurs partenaires commerciaux pour continuer à exercer leurs activités. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime qu’environ 70 % des échanges internationaux mobilisent des chaînes de valeur mondiales. Cela signifie que près des trois quarts du commerce mondial font intervenir des échanges transfrontières de services, de matières premières, de pièces et de composants – et non de biens finis. Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis illustrent parfaitement cette réalité puisque plus de 63 % des exportations canadiennes vers les États-Unis et que 50 % à 52 % des exportations américaines vers le Canada sont des intrants intermédiaires plutôt que des biens de consommation finals.

Dans notre économie mondiale hautement interconnectée, les problèmes économiques communs nécessitent des solutions communes – c’est précisément la raison pour laquelle le G7 fut créé dans les années 70.

Bien que la composition [du G7] ait évolué au fil du temps en raison des dynamiques géopolitiques, son objectif central est resté le même : réunir les économies les plus avancées du monde afin d’agir comme un catalyseur de la coopération et du progrès à l’échelle mondiale. 

For five decades, the G7, alongside like-minded countries, has fostered an era of unprecedented stability and economic prosperity…. The system it helped to create, based on rules and coordination, facilitated economic integration, multilateral engagement, and cross-border trade and investment.

Communiqué du B7 2025


Façonner le prochain chapitre de l’économie mondiale

Ce système évolue avec le changement de la dynamique des pouvoirs mondiaux.

Selon un récent graphique du Laboratoire de données sur les entreprises de la Chambre de commerce du Canada, au cours des trois dernières décennies, la domination économique relative du G7 s’est progressivement effritée, alors que les économies émergentes — menées par la Chine, l’Inde et d’autres pays de la région Asie-Pacifique — ont pris de l’élan. D’ici 2030, les économies de l’Asie‑Pacifique devraient représenter près de 50 % du PIB mondial, tandis que celles du G7 représenteront moins de 30 %.

Si les pays membres du G7 souhaitent façonner l’avenir de l’économie mondiale plutôt que d’en être un simple spectateur, ils doivent redécouvrir le rôle de « catalyseur de la coopération et du progrès à l’échelle mondiale » et agir dès aujourd’hui avec audace. Avec un peu de chance, c’est précisément là ce que feront les dirigeants du G7 réunis du 15 au 17 juin à l’occasion du Sommet des dirigeants du G7, s’inspirant notamment du plan directeur défini dans le communiqué du B7.

Quant au Canada, notre direction est claire : notre gouvernement doit travailler de concert avec le milieu des affaires à l’élaboration de solutions politiques non partisanes qui s’attaquent aux obstacles économiques et renforcent notre sécurité et notre résilience économiques.

Pour ce faire, il faudra :

  • Tenir la promesse du libre-échange intérieur;
  • Améliorer les infrastructures commerciales et de transport existantes;
  • Réduire les formalités administratives et les impôts afin d’encourager l’investissement et la croissance des entreprises;
  • Combler le déficit de talents et de compétences.

Il incombe tout autant aux entreprises qu’au gouvernement de s’attaquer aux défis économiques qui empêchent le Canada d’atteindre son plein potentiel. La Chambre de commerce du Canada se réjouit à la perspective de collaborer avec le nouveau gouvernement, tous les partis politiques de même qu’avec l’ensemble des parties prenantes afin de s’attaquer aux objectifs urgents en matière d’édification de la nation.

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Le véritable coût économique d’une confiance brisée

Le véritable coût économique d’une confiance brisée

Dans le nouvel épisode du balado L’économie du Canada expliquée, l’animatrice Marwa Abdou revient sur la première conférence de recherche du Laboratoire de données sur les entreprises, intitulée Le Canada en perspective.

10 juin 2025

Vous savez qu’il y a quelque chose qui cloche lorsque même les experts en données tirent la sonnette d’alarme.

Dans le nouvel épisode du balado L’économie du Canada expliquée, l’animatrice Marwa Abdou revient sur la première conférence de recherche du Laboratoire de données sur les entreprises, intitulée Le Canada en perspective. Le message qui est ressorti des tables rondes et des présentations plénières est le suivant : Le Canada traverse une crise de confiance — et elle mine déjà notre économie.

Anil Arora, ancien statisticien en chef à Statistique Canada, ainsi que des économistes et des experts commerciaux de renom, tous les intervenants à la conférence ont insisté sur un point essentiel : la confiance n’est pas un concept « abstrait ». Elle est le pilier même de la performance économique.

« Des données fiables […] constituent un investissement dans la confiance », a déclaré M. Arora. « Elles ébranlent les démocraties. Elles bouleversent notre bien-être social et économique. »

Elles vont au-delà de la théorie. Le Baromètre de confiance Edelman 2025 révèle que 62 % des Canadiens déclarent aujourd’hui ressentir un sentiment de mécontentement modéré à élevé. La confiance dans les institutions, c’est-à-dire les gouvernements, les médias, et même les entreprises, a atteint un niveau historiquement bas. Cette instabilité sociale se répercute sur les décisions économiques, sapant ainsi les investissements, la croissance et l’innovation.

Voici trois points à retenir de cet épisode :

  • La confiance stimule la productivité. Les économies où la confiance est plus forte affichent un PIB par habitant plus élevé.
  • La réglementation excessive nous freine. Au Canada, la charge réglementaire a augmenté de 2 % par an entre 2006 et 2021, amputant notre PIB de près de 2 %.
  • Les données sont synonymes de pouvoir. Sans données fiables et disponibles au bon moment, les décideurs politiques canadiens agissent à l’aveuglette, et nos concurrents sont mieux informés que nous.

Ce balado ne se contente pas de chercher un coupable. Il analyse en profondeur comment cette situation s’est produite et ce que nous pouvons faire pour y remédier.deep into how this happened — and what we can do about it.

Ce que nous avons entendu des experts

L’économiste Stephen Tapp a expliqué comment l’alourdissement du fardeau réglementaire a eu des conséquences tangibles.

« Le nombre d’exigences réglementaires a augmenté de 37 % en 15 ans », explique-t-il. « Cette situation a entraîné une baisse dans les deux chiffres des investissements des entreprises. »

L’analyse de M. Tapp démontre comment une réglementation désuète ou excessive freine la création d’entreprises et nuit à la compétitivité. Les règles doivent être plus simples, plus rapides et davantage axées sur l’aide aux entrepreneurs, plutôt que de les ensevelir sous la paperasserie.

La professeure Meredith Lilly a apporté des précisions quant aux relations économiques du Canada avec les États-Unis, en comparant notre réponse aux tensions commerciales avec l’approche plus modérée du Mexique.

« Les Canadiens aiment « tenir tête à Trump », a-t-elle déclaré. « Mais cela n’a pas servi nos intérêts nationaux. Le Mexique est resté calme et bénéficie désormais d’un plus grand pouvoir de négociation. »

Ses commentaires ont mis en lumière la façon dont le discours politique peut soit apaiser les tensions, soit les attiser. La diplomatie émotionnelle du Canada peut bien fonctionner chez nous, mais elle ne donne pas toujours les résultats escomptés à l’étranger.

Prenons ensuite l’exemple mis de l’avant par M. Chad Bown, chercheur principal au Peterson Institute for International Economics. Il a expliqué les rouages complexes des tarifs douaniers et la façon dont les États-Unis les utilisent, souvent de manière incohérente, pour faire pression sur le Canada.

« On ne peut pas utiliser les tarifs douaniers à la fois pour générer des revenus, punir et relocaliser », a-t-il déclaré. « Ces objectifs sont contradictoires. »

Son avis? Semer la confusion pourrait en fait être une stratégie délibérée des États-Unis. Si le Canada ne définit pas clairement sa position commerciale, il risque de se faire prendre au piège, encore une fois.

Le Canada a besoin d’une politique plus transparente et responsable, pas seulement de mesures réactives. Comme l’explique Andrew DiCapua, les gens ressentent encore les effets de l’inflation.

« Je n’arrive pas à joindre les deux bouts », dit-il, exprimant ainsi le sentiment de nombreux Canadiens. « Nous sommes allés trop loin avec les prix, et maintenant, il y a un sentiment persistant de méfiance envers la Banque du Canada. »

La vraie solution? Renforcer les bases de la confiance, en commençant par les données.

M. Arora a présenté les cinq piliers sur lesquels Statistique Canada s’est appuyée pour moderniser ses systèmes, depuis la conception axée sur l’utilisateur jusqu’aux partenariats collaboratifs, comme le Laboratoire de données sur les entreprises.

« La confiance et les données vont de pair, » a-t-il déclaré. « Elles sont indissociables. »

ISi les institutions veulent regagner la confiance du public, elles doivent améliorer la collecte des données, les partager clairement et les utiliser pour prendre des décisions plus éclairées. Ce sont ces facteurs qui poussent les chefs d’entreprise à investir, les familles à dépenser et les collectivités à se développer.

Quelles sont les prochaines étapes?

Après avoir écouté cet épisode, vous comprendrez mieux pourquoi la crise de la confiance au Canada n’est pas seulement un enjeu politique. C’est aussi un enjeu économique. Vous entendrez des chiffres précis, des exemples concrets et des recommandations judicieuses de la part des plus grands experts du pays.

Si vous dirigez une entreprise ou travaillez dans le domaine de la politique, ce balado vous incitera à passer à l’action. Posez de meilleures questions. Exigez de meilleures données. Demandez des comptes à vos institutions.

La confiance ne se rétablit pas du jour au lendemain, mais comme nous le rappelle Anil Arora, elle débute par une prise d’engagement.

« Investir dans les données, c’est investir dans notre avenir. » Écoutez l’épisode complet de L’économie du Canada expliquée sur le site Web du Laboratoire de données sur les entreprises :

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Les minéraux critiques en Amérique du Nord : Résumé de la mission de la Chambre de commerce du Canada sur les minéraux

Les minéraux critiques en Amérique du Nord : Résumé de la mission de la Chambre de commerce du Canada sur les minéraux

Dans la foulée de sa mission de 2023 sur les minéraux critiques à Washington, D.C., et de sa mission de 2024 à Denver, la Chambre de commerce du Canada était fière de retourner dans la capitale américaine les 28 et 29 avril.

27 mai 2025

Dans la foulée de sa mission de 2023 sur les minéraux critiques à Washington, D.C., et de sa mission de 2024 à Denver, la Chambre de commerce du Canada était fière de retourner dans la capitale américaine les 28 et 29 avril. La délégation composée cette année de 40 chefs d’entreprise canadiens chevronnés s’est rendue sur place à un moment charnière dans les relations canado-américaines, consolidant ainsi le rôle essentiel du Canada dans le renforcement de la sécurité énergétique, économique et nationale de l’Amérique du Nord.

Organisée à un moment stratégique pour approfondir l’engagement avec la nouvelle administration américaine et les principaux acteurs du gouvernement et de l’industrie, cette mission de deux jours a donné lieu à des réunions productives avec des responsables des secteurs public et privé de la Maison-Blanche, du département d’État américain, des départements de l’énergie et de la défense, de l’EXIM Bank, des bureaux du Congrès et des sénateurs, et de nombreux autres. Nous avons également collaboré avec des organisations telles que SAFE, la National Defense Industrial Association (NDIA), le Center for Strategic and International Studies (CSIS), la Chambre de commerce des États-Unis et bien d’autres encore.

Ces conversations se sont toutes soldées par un message commun : L’administration américaine accorde une grande importance stratégique aux minéraux critiques et considère le Canada comme un partenaire essentiel dans la création d’une chaîne d’approvisionnement nord-américaine résiliente, sûre et durable.

Nous sommes inspirés par les chefs d’entreprise canadiens qui reconnaissent l’urgence de la situation et sont prêts à prendre les choses en main. Leur engagement à faire avancer la coopération transfrontalière se révèle essentiel pour garantir les ressources dont nos économies ont besoin.

Petit-déjeuner à l’ambassade du Canada

Le programme a débuté par un petit déjeuner à l’ambassade du Canada à Washington. Jay Allen, ministre de l’Économie à l’ambassade du Canada aux États-Unis, et Matthew Holmes, vice-président exécutif, International et chef des politiques publiques à la Chambre de commerce du Canada, ont prononcé le discours d’ouverture. Timothy Puko, directeur des produits chez Eurasia Group, a ensuite présenté les grandes lignes des discussions et des tables rondes de la journée.

Causerie au coin du feu | Renforcer la collaboration Canada-États-Unis dans le domaine des minéraux critiques

Ce panel s’est penché sur la manière dont les partenariats stratégiques entre le Canada et les États-Unis peuvent dégager une valeur mutuelle dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques, de l’exploration en amont à la transformation et à la fabrication en aval. Avec l’augmentation rapide de la demande mondiale en minéraux critiques, les deux pays voient une occasion historique de renforcer leur collaboration transfrontalière, de sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement, d’améliorer leur résilience économique et de réduire leur dépendance à l’égard de fournisseurs inamicaux. Ces échanges étaient animés par Robert (RJ) Johnston, directeur exécutif du Columbia Center for Global Energy Policy, et comptaient sur la participation de Scott Woodard, sous-secrétaire adjoint par intérim au Bureau des ressources énergétiques du département d’État des États-Unis, qui parlait au nom du gouvernement américain.

Panel | L’avenir de la sécurité économique nord-américaine

Stimulée par la demande mondiale croissante, l’importance économique des minéraux critiques n’a jamais été aussi importante pour l’Amérique du Nord. Ce panel a exploré comment les États-Unis et le Canada peuvent tirer parti des minéraux critiques pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et bâtir des chaînes d’approvisionnement résilientes, tout en s’attaquant à des défis comme la volatilité des marchés et l’évolution de la dynamique commerciale. Modérée par Alden Greenhouse, vice-président des minéraux critiques et stratégiques chez Agnico Eagle Mines, la discussion a réuni Gracelin Baskaran, directrice du programme de sécurité des minéraux critiques au Center for Strategic and International Studies (CSIS), et Sarah Whitten, vice-présidente principale chez EXIM.

Les dialogues sur la législation | Séance avec le personnel du Congrès américain et séance avec le personnel du Sénat

Ces séances visaient à entendre directement le personnel du Congrès et du Sénat sur les efforts actuels des États-Unis concernant les minéraux critiques et les éléments des terres rares et leurs relations avec le commerce et la sécurité nationale. La discussion a également porté sur la manière dont les entreprises canadiennes peuvent participer à ces initiatives stratégiques afin d’en tirer profit.

La séance du Congrès était animée par Mary Anne Carter, directrice et associée chez Earnscliffe Strategies. Le panel était composé de Carly Sincavitch, conseillère politique au bureau du membre du Congrès Eric Swalwell, de Shawn Rusterholz, directeur des politiques énergétiques et des ressources naturelles au bureau du membre du Congrès Pete Stauber, et de Clara Tibbetts, PhD, adjointe législative principale au bureau du membre du Congrès Paul Tonko. Cette séance a permis d’entendre les points de vue utiles des démocrates et des républicains de la Chambre des représentants, mettant en évidence l’intérêt bipartite pour l’avancement de la politique sur les minéraux critiques.

La séance du Sénat était animée par Photinie Koutsavlis, vice-présidente des affaires économiques et du changement climatique à l’Association minière du Canada, et mettait en vedette Chris Avila, conseiller en énergie et en environnement au bureau du sénateur Chris Coons.       

(Un représentant du bureau du sénateur Mike Lee devait participer, mais il n’a pas pu se présenter en raison de circonstances indépendantes de sa volonté.)

Cocktail avec des représentants du’gouvernement et de l’industrie

À l’issue de la première journée d’activités, les délégués se sont retrouvés au Smoke & Mirrors pour une réception réunissant des dirigeants de l’industrie du Canada et des États-Unis, ainsi que des représentants clés du gouvernement.

Panel | Une nouvelle ère pour le commerce et la diplomatie des minéraux

Face à l’intensification de la demande mondiale de minéraux critiques, le commerce et la diplomatie s’adaptent pour répondre aux enjeux de sécurité des ressources et à la montée des tensions géopolitiques, y compris les effets de l’héritage des tarifs douaniers de l’ère Trump et de la montée du protectionnisme. Ce panel a fait le point sur la manière dont les pays, en particulier le Canada et les États-Unis, remanient leurs partenariats internationaux et leurs accords commerciaux afin de sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, de contrer les rivaux stratégiques et de promouvoir la durabilité. Cette évolution fait des minéraux critiques non seulement un moteur économique, mais aussi une pièce maîtresse de la sécurité nationale. Modérée par Ruth Demeter-Hayes, directrice principale de la politique au Global Energy Institute de la Chambre de commerce des États-Unis, la discussion a réuni Abigail Hunter, directrice exécutive du Center for Critical Minerals Strategy de SAFE, et l’honorable Nazak Nikakhtar, associé chez Wiley Rein LLP.

Présentation | Entre deux collines : Les perspectives du Canada et des États-Unis à Ottawa et à Washington

Le lendemain des élections fédérales canadiennes, nous avons eu l’occasion d’entendre M. Christopher Sands, professeur associé et directeur du Hopkins Center for Canadian Studies, et ancien directeur du Canada Institute du Wilson Center. M. Sands a partagé ses réflexions sur l’avenir des relations canado-américaines et a présenté ses perspectives sur ce à quoi il faut s’attendre de la dynamique évolutive entre le premier ministre Carney et le président Trump.

Présentation | CSIS | L’exploitation minière pour la défense 

Christopher Hernandez-Roy, directeur adjoint et chercheur principal du programme des Amériques au CSIS, a présenté les principales conclusions du rapport récemment republié intitulé Mining for Defense : Unlocking the Potential for U.S.–Canada Collaboration on Critical Minerals. Ce rapport souligne les risques pour la sécurité nationale que pose le quasi-monopole de la Chine sur des minéraux critiques essentiels à la fabrication de biens de consommation et de défense. En tant qu’allié de confiance et fournisseur actuel de plusieurs métaux clés, le Canada est bien placé pour servir d’alternative fiable, renforçant ainsi la sécurité économique et nationale de l’Amérique du Nord. Une coopération renforcée entre les États-Unis et le Canada dans ce secteur offre également une piste constructive pour surmonter les tensions qui persistent en matière de commerce et de sécurité. Lire le rapport complet.

Panel | De la mine à la mission : les minéraux critiques pour la défense

À la suite de la présentation du CSIS, Marcella Munro, responsable des affaires gouvernementales et réglementaires chez Teck Resources, a animé une table ronde réunissant Lorenzo Williams, directeur principal de la stratégie et des politiques à la National Defense Industrial Association, Zach Boykin, responsable du portefeuille des minéraux et matériaux critiques au Bureau du secrétaire adjoint à la défense pour la politique industrielle (OASD[IBP]), et Joshua Stinson, directeur du personnel pour l’économie internationale au Conseil de sécurité nationale, à la Maison-Blanche. Cette discussion a permis d’examiner comment le renforcement de la collaboration canado-américaine dans le domaine des minéraux critiques peut réduire la dépendance à l’égard des sources aux idéologies opposées, améliorer les capacités de défense du continent et renforcer les liens économiques et de sécurité dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales plus vastes.

Panel | Mettre à l’échelle la circularité minérale pour assurer la résilience nord-américaine

Notre dernier panel a exploré comment la circularité minérale peut venir appuyer — et non concurrencer — l’exploitation minière traditionnelle pour renforcer la résilience économique et environnementale de l’Amérique du Nord. Animé par Alex Tanner, directeur de la durabilité et des affaires gouvernementales chez Cyclic Materials, le débat a réuni Tina Jeffress, chef de groupe Énergie et durabilité chez Panasonic, Emma Bishop, vice-présidente, Venn Strategies et Battery Materials & Technology Coalition (BMTC), Kristen Hildreth, vice-présidente des relations gouvernementales et de la politique publique chez ReMA, et Helena Khazdozian, gestionnaire principale de la technologie au Bureau de la fabrication avancée et des matériaux du département de l’Énergie des États-Unis.

Réunion de clôture et bilan | Ambassade du Canada

Notre mission s’est conclue par une séance de débreffage à l’ambassade du Canada à Washington, animée par John Barnwell, responsable des ressources naturelles. Au cours de cette réunion, nous avons identifié les principaux éléments à communiquer au gouvernement du Canada et aux ministères concernés.

Le Canada se trouve à la croisée des chemins dans sa course pour s’assurer un rôle de leader dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en minéraux critiques. Alors que la nouvelle administration américaine prend des mesures décisives pour renforcer ses partenariats stratégiques, le Canada est considéré comme un allié clé, mais cette reconnaissance à elle seule ne suffit pas. Nous devons agir maintenant pour aligner nos politiques, rationaliser les processus réglementaires et renforcer nos capacités. Sinon, nous risquons d’être laissés pour compte ou d’être mis à l’écart lorsque d’autres pays prendront le relais pour combler le fossé. Le moment opportun pour agir n’est pas éternel.

La mission 2025 témoigne de ce qui peut être fait lorsque les nations travaillent à la réalisation d’objectifs communs. Elle nous rappelle clairement que la collaboration internationale n’est pas seulement possible, mais qu’elle est indispensable. Ensemble, nous pouvons relever les défis d’aujourd’hui, exploiter les atouts que recèlent nos ressources naturelles et façonner un avenir axé sur la sécurité, l’innovation et la croissance économique communes.

Nous remercions tout particulièrement nos commanditaires : Vale Métaux de base, ainsi que l’USCIB, l’Université Johns Hopkins et l’Ambassade du Canada à Washington, D.C., pour leur soutien et leur collaboration inestimables.

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Une soirée à Montréal pour célébrer les visionnaires canadiens

Une soirée à Montréal pour célébrer les visionnaires canadiens

Jeudi 8 mai | Une soirée de célébration inoubliable pour deux chefs d'entreprise exceptionnels qui ont contribué au bien-être de Montréal et du Canada dans son ensemble.

9 mai 2025

Le jeudi 8 mai, nous avons organisé un dîner à Montréal pour rendre hommage à deux éminents leaders du monde des affaires canadien, Guy Cormier et Sophie Brochu. La soirée s’est déroulée sous le signe de la réflexion, d’un divertissement exceptionnel et d’invités respectés venus de tout le pays. Nous avons eu l’honneur d’être rejoints par plusieurs partenaires communautaires liés aux lauréats, qui ont témoigné des solides réseaux qui ont soutenu leur leadership.

Guy Cormier, Prix du chef d’entreprise canadien de l’année

Guy Cormier est président et chef de la direction du Mouvement Desjardins depuis 2016. Défenseur du modèle coopératif, de la prospérité partagée, de la jeunesse et d’une économie plus verte et inclusive, Guy Cormier prend des décisions fondées sur le bien commun.

Sophie Brochu, Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations d’un chef d’entreprise canadien 

Sophie Brochu a été présidente-directrice générale d’Hydro-Québec de 2020 à avril 2023. Elle est la première femme à occuper ce poste de façon permanente dans l’histoire de l’entreprise.Très active sur le plan social, elle s’est impliquée auprès de Centraide du Grand Montréal et est cofondatrice de la ruelle de l’avenir, un organisme qui lutte contre le décrochage scolaire dans les quartiers Centre-Sud et Hochelaga de Montréal.

Nous avons eu l’honneur d’avoir Déborah Cherenfant comme maître de cérémonie pour la soirée, guidant sans effort les participants à travers les présentations de prix, les vidéos d’hommage et un magnifique repas de trois plats. Le divertissement de la soirée a été assuré de façon unique par un trio d’étudiants en jazz du programme d’études de jazz de l’Université de Montréal. Le niveau d’implication des membres de la communauté d’affaires, sociale et éducative de Montréal est certainement l’un des points forts de la soirée.

Nous tenons à remercier tout particulièrement l’hôtel St. James et tous les sponsors de l’événement.

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Comment les tarifs douaniers pourraient remodeler l’économie et l’avenir commercial du Canada

Comment les tarifs douaniers pourraient remodeler l’économie et l’avenir commercial du Canada

L’animatrice Marwa Abdou s’entretient avec Chad P. Bown, ancien économiste en chef au Département d’État américain et agrégé supérieur de recherches à la Peterson Institute for International Economics, pour décortiquer la nouvelle vague de tarifs douaniers américains et ce qu’ils signifient pour l’économie canadienne.

15 avril 2025

Le nouvel épisode du balado du Laboratoire de données sur les entreprises, L’économie du Canada expliquée, met en évidence un risque majeur qui pèse sur les entreprises canadiennes. L’animatrice Marwa Abdou s’entretient avec Chad P. Bown, ancien économiste en chef au Département d’État américain et agrégé supérieur de recherches à la Peterson Institute for International Economics, pour décortiquer la nouvelle vague de tarifs douaniers américains et ce qu’ils signifient pour l’économie canadienne.

Si vous pensez que les tarifs douaniers sont simplement du tapage politique, détrompez-vous. M. Bown explique que les tarifs douaniers proposés pourraient porter un coup dur aux industries qui s’appuient sur des chaînes d’approvisionnement transfrontalières. « L’impact potentiel de certains des tarifs douaniers pourrait être dévastateur », déclare-t-il. Dans des secteurs comme la construction automobile, les pièces traversent plusieurs fois la frontière entre les États-Unis et le Canada. Un tarif douanier de 25 % appliqué à chaque passage serait catastrophique.

Principaux points à retenir :

  • Les tarifs douaniers pourraient doubler ou tripler les coûts de la chaîne d’approvisionnement
  • Les petits fournisseurs sont les plus exposés au risque de rupture
  • Les représailles pourraient occasionner plus de mal que de bien

M. Bown établit une comparaison directe avec les débuts de la pandémie, lorsque la pénurie d’une seule ressource, les semi-conducteurs, a entraîné la fermeture d’usines automobiles entières. Les tarifs douaniers pourraient provoquer des perturbations similaires, mais à une plus grande échelle.

Pour les décideurs politiques, il s’agit d’une situation où tout le monde est perdant. M. Bown rappelle que si les représailles peuvent sembler justifiées, « les tarifs douaniers sont aussi un acte autodestructeur ».

« Si les États-Unis sont sérieux et qu’ils n’offrent pas de façons de les éviter, les pays devront alors évaluer eux-mêmes si les représailles en valent vraiment la peine. »

Les difficultés du Canada à diversifier ses échanges commerciaux

De nombreux experts affirment que le Canada doit diversifier ses partenaires commerciaux. Mais M. Bown est clair : ce n’est pas si simple.

« Il est vraiment très difficile pour le Canada de se diversifier pour un certain nombre de raisons économiques fondamentales.

La géographie joue un rôle considérable. Les États-Unis constituent un marché gigantesque et à proximité, de sorte qu’il est naturellement plus facile et moins coûteux pour les entreprises canadiennes de commercer avec nos voisins du sud plutôt qu’avec des pays au-delà des océans. La mise en place d’une nouvelle infrastructure commerciale prendrait des années et nécessiterait des investissements massifs.

La technologie a changé les règles du jeu

M. Bown nous rappelle également que même si le secteur manufacturier revient en Amérique du Nord, les emplois ne suivront peut-être pas.

« Même si vous instaurez des barrières commerciales, les entreprises vont trouver le moyen de produire avec un coût aussi bas que possible. Et souvent, ce sont les travailleurs qui paieront le prix. Au profit de la technologie. »

  • Les tarifs douaniers ne nuisent pas seulement aux entreprises. Ils augmentent les coûts pour tous les consommateurs. La Carte du commerce Canada-États-Unis du LDE estime que les nouveaux tarifs douaniers pourraient coûter à la famille américaine moyenne 1 300 USD par an et à la famille canadienne moyenne 1900 USD.
  • Le Canada doit se préparer à des changements commerciaux de longue durée, car les solutions à court terme ne protégeront pas l’économie de la tempête.

Conseils pour les décideurs politiques et les entreprises

Les conseils de M. Bown pour le Canada sont clairs.
Tout d’abord, il faut comprendre que les messages en provenance de Washington ne font pas tous partie d’une stratégie cohérente. Même les initiés ont du mal à comprendre les signaux commerciaux contradictoires.

« Ce n’est pas comme si Washington s’était doté d’un plan directeur bien structuré. Si les Canadiens se demandent ce qui se passe, ils ne sont pas les seuls. »

Deuxièmement, il convient d’éviter les représailles irréfléchies. Elles risqueraient de faire plus de dégâts chez nous sans pour autant améliorer la situation à l’étranger.

Enfin, il faut privilégier les solutions à long terme. Renforcer nos relations commerciales au-delà des États-Unis exigera du temps, des investissements et un leadership fort.

M. Bown conclut sur une note d’espoir, en nous rappelant que les démocraties peuvent corriger leur trajectoire au fil du temps. La coopération reste la voie de l’avenir.

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Pourquoi le Canada n’a pas les moyens de négliger les entrepreneuses

Pourquoi le Canada n’a pas les moyens de négliger les entrepreneuses

Dans le nouvel épisode du balado du Laboratoire de données sur les entreprises, L’économie canadienne expliquée, l’animatrice Marwa Abdou s’entretient avec Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), au sujet de l’un des plus grands écarts de l’économie canadienne : les entrepreneuses.

1 avril 2025

Malgré un engagement fédéral de 2 milliards de dollars pris en 2018 pour doubler le nombre d’entreprises appartenant à des femmes d’ici 2025, leur nombre n’a pratiquement pas bougé. À ce jour, les femmes ne possèdent que 18 % des entreprises au Canada.

Mme Hudon ne mâche pas ses mots sur les causes profondes du problème. « L’accès au capital est probablement l’une des trois principales raisons pour lesquelles les femmes sont moins nombreuses que les hommes à choisir l’entrepreneuriat comme carrière », explique-t-elle.

Cette problématique représente bien plus qu’un échec sur le plan social : c’est aussi un échec sur le plan économique.

Selon le Laboratoire de données sur les entreprises, qui s’appuie sur les estimations de l’ISDE, si le Canada avait comblé le fossé entre les genres en matière de propriété d’entreprise, l’économie aurait pu croître jusqu’à 6 %. Ce manque à gagner se traduit par une perte de PIB d’environ 150 à 180 milliards de dollars.

Au milieu de l’épisode, Mme Hudon explique comment la plateforme Excelles de la BDC, dont le budget s’élève à 500 millions de dollars, s’attaque de front à ce problème. La plateforme comprend un financement pour les entreprises dirigées par des femmes, un laboratoire d’innovation financé à hauteur de 100 millions de dollars et des efforts visant à accroître la représentation des femmes dans l’écosystème du capital-risque.

Principaux enseignements :

  • Les femmes demandent moins de capitaux que les hommes et en reçoivent encore moins.
  • Les entreprises appartenant à des femmes sont concentrées dans le commerce de détail, les soins de santé et d’autres secteurs à croissance limitée.
  • Moins de 10 % des entreprises dans les secteurs à forte croissance comme la technologie, la construction et l’exploitation minière appartiennent à des femmes.
  • La BDC a lancé la plateforme Excelles pour les femmes d’une valeur de 500 millions de dollars.

BDC ne se contente pas d’investir de l’argent, elle investit en faveur de changements structurels. La banque fait pression pour qu’un plus grand nombre de femmes fassent partie des comités d’investissement afin de garantir que les décisions de financement soient inclusives et représentatives.

« À la BDC, nous prêtons de l’argent, nous fournissons des services de conseil, c’est-à-dire un soutien non financier, et nous investissons dans le capital-risque. Nous avons une stratégie spécifique pour convaincre les femmes de démarrer une entreprise, d’en faire plus, de s’épanouir et de rester en affaires » explique Mme Hudon dans le balado.

Légende 1 : Le Canada compte environ 710 000 entrepreneuses « manquantes ». Combler ce fossé pourrait redéfinir notre économie.

Légende 2 : Investir dans les femmes n’est pas seulement la bonne chose à faire. C’est une stratégie de croissance avisée.

Mme Hudon est claire dans son message : les femmes doivent se montrer plus revendicatrices et s’affirmer dans leur expertise. « Ayez une grande confiance en vous, fondée sur vos connaissances, et non sur ce que vous ignorez. Et osez demander plus. »

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Protection des entreprises de taille moyenne : cybersécurité pour les entreprises en croissance

Protection des entreprises de taille moyenne : cybersécurité pour les entreprises en croissance

Ce blog a été fourni par GoSecure.

25 mars 2025

Ce blog a été fourni par GoSecure.

En 2023, les entreprises de taille moyenne ont représenté plus de 60 % des victimes de rançongiciel, mais nombre d’entre elles ont du mal à obtenir le même niveau d’attention en matière de cybersécurité que les grandes entreprises. Contrairement aux petites entreprises dotées de surfaces d’attaque plus petites, qui peuvent passer inaperçues, ou aux grandes entreprises dotées d’équipes de sécurité dédiées, les entreprises de taille moyenne sont prises au piège : trop grandes pour être ignorées, mais trop petites pour bénéficier d’un traitement prioritaire. Alors comment peuvent-ils égaliser les règles du jeu ?

Nous explorerons les défis uniques auxquels sont confrontées les entreprises de taille moyenne, les menaces courantes auxquelles elles sont confrontées et les mesures pratiques qu’elles peuvent prendre pour créer une posture de cybersécurité plus résiliente.

Pourquoi les entreprises de taille moyenne sont-elles négligées ?

Malgré leur importance économique, les entreprises de taille moyenne se retrouvent souvent mal desservies en matière de cybersécurité. Voici pourquoi :

Budgets limités

Bien qu’elles ne soient pas aussi limitées que les petites entreprises, les entreprises de taille moyenne peuvent manquer de ressources financières pour investir dans les outils de sécurité haut de gamme et les équipes à temps plein disponibles pour les entreprises. Cela les place souvent dans une zone grise, où les fournisseurs ne privilégient pas les solutions adaptées à leurs besoins. En 2023, les petites et moyennes entreprises ont dépensé environ 300 millions de dollars pour la reprise après incident de cybersécurité, soulignant à la fois leur vulnérabilité et le coût financier que peuvent entraîner les attaques.

Priorisation des fournisseurs aux clients les plus importants en période de crise

En période de crise, les fournisseurs de services concentrent leurs ressources sur les clients ayant des retenues, généralement les plus importants. Par exemple, lors de pannes importantes, les fournisseurs pourraient dans un premier temps avoir besoin de recourir à des mesures correctives manuelles pour résoudre les problèmes. Avec une vaste clientèle, du personnel sera déployé pour aider les comptes ayant leurs équipes de réponses aux incidents à leur service. Avec un budget de cybersécurité réduit, de nombreuses entreprises de taille moyenne choisissent de tenter leur chance et de se passer d’une retenue de services de réponses aux incidents, ce qui peut les laisser avec des délais de récupération plus longs en attendant de trouver de l’aide.

Perception d’une valeur moindre

Les fournisseurs peuvent percevoir les clients du marché intermédiaire comme moins stratégiques que les clients d’entreprise de premier plan, ce qui entraîne une réduction de l’attention et des ressources allouées à leur protection.

Contraintes en matière de ressources

Avec des équipes informatiques et de cybersécurité plus petites, jonglant souvent avec de multiples responsabilités, les entreprises de taille moyenne peuvent manquer de bande passante pour déployer, gérer et optimiser correctement les solutions de cybersécurité, laissant des lacunes dans leurs défenses.

À quelles menaces les entreprises du marché intermédiaire sont-elles le plus confrontées ?

Les cybermenaces évoluent rapidement et les entreprises de taille moyenne sont de plus en plus exposées à plusieurs risques importants :

Rançongiciel : ce type d’attaque peut paralyser les opérations en chiffrant les données critiques, ce qui entraîne des temps d’arrêt coûteux et des demandes de rançon.

Hameçonnage : les courriels trompeurs peuvent inciter les employés à divulguer des informations sensibles, servant souvent de point d’entrée à des brèches plus complexes.

Vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement : les cybercriminels ciblent les fournisseurs tiers pour exploiter les faiblesses et accéder aux réseaux.

Menaces internes : que ce soit par négligence ou par intention malveillante, les initiés peuvent exposer par inadvertance des vulnérabilités critiques qui entraînent des problèmes de conformité et des atteintes à la réputation.

La bonne nouvelle est que les entreprises de taille moyenne peuvent adopter plusieurs mesures rentables pour se protéger contre ces menaces :

  • Évaluez votre position actuelle : commencez par tirer parti des services professionnels pour évaluer de manière exhaustive vos défenses en matière de cybersécurité. Cela peut inclure une réponse aux incidents, une évaluation robuste de la maturité de la sécurité et d’autres évaluations personnalisées conçues pour identifier les vulnérabilités et prioriser les améliorations réalisables. Grâce aux renseignements exploitables fournis par des experts, vous pouvez bâtir une base solide pour votre stratégie de cybersécurité.
  • Mettre l’accent sur la formation des employés : les employés sont souvent la première ligne de défense. Des séances de formation régulières peuvent les aider à identifier les tentatives d’hameçonnage et autres tactiques d’ingénierie sociale.
  • Investissez dans la détection avancée des menaces : les menaces de cybersécurité modernes nécessitent plus que de simples pare-feu et des solutions antivirus. Les services de détection et de réponse étendus gérés (MXDR) combinent l’automatisation avec une analyse experte pour détecter et atténuer rapidement les menaces.
  • Testez vos défenses : les tests de pénétration aident à identifier les faiblesses de vos systèmes, que ce soit par le biais d’attaques d’hameçonnage simulées ou d’analyses de vulnérabilité de vos réseaux et applications.

De nombreuses entreprises du marché intermédiaire estiment que la cybersécurité avancée est hors de portée. Cependant, les services gérés peuvent fournir une protection de niveau grande entreprise sans nécessiter de budgets de grande entreprise, en faisant essentiellement plus avec les mêmes ressources. Par exemple :

  • Les outils de détection proactive des menaces offrent une surveillance continue, garantissant que les menaces sont identifiées et traitées avant qu’elles ne s’aggravent.
  • Des évaluations de sécurité régulières permettent de déterminer clairement si vos technologies existantes offrent une valeur optimale.

Intégrer de telles solutions ne signifie pas abandonner vos investissements actuels. Des modèles de déploiement flexibles, tels que l’exploitation des outils existants dans le cadre d’un service géré, garantissent que les entreprises peuvent faire plus avec leurs ressources existantes.

Une posture de cybersécurité adéquate ne s’obtient pas du jour au lendemain. Cela nécessite une culture qui donne la priorité à la sécurité à tous les niveaux d’une organisation. Des révisions régulières de votre feuille de route de sécurité, ainsi que des tests itératifs et une optimisation, peuvent améliorer considérablement vos défenses.

Pour les entreprises qui cherchent à renforcer leur approche, travailler avec des experts qui comprennent les défis uniques des organisations de taille moyenne peut faire toute la différence.

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Divulgation des invalidités épisodiques sur le lieu de travail

Divulgation des invalidités épisodiques sur le lieu de travail

Ce blogue a été fourni par Realize Canada.

27 février 2025

Pour de nombreuses personnes – et pour de nombreux employeurs – le terme « invalidité épisodique » est nouveau. Les invalidités épisodiques sont des problèmes de santé chroniques caractérisés par des périodes et des degrés de maladie et de bien-être fluctuants. Ces périodes peuvent être imprévisibles en termes de durée, de types de symptômes et de fréquence de récidive. Par exemple, une personne souffrant de dépression, d’arthrite, de diabète, du VIH ou d’un long Covid peut se porter bien pendant plusieurs mois, pour ensuite connaître plusieurs épisodes de maladie d’affilée.  Chaque épisode peut être différent en termes de symptômes ressentis, de durée et d’intensité des symptômes. Il existe une multitude d’invalidités épisodiques qui touchent quotidiennement d’innombrables personnes.

(Réalise)

En fait, les invalidités épisodiques sont en augmentation. Le 1er décembre 2023, Statistique Canada a publié les résultats de l’Enquête canadienne sur l’invalidité (ECD) de 2022. L’enquête révèle que « 27 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus, soit 8,0 millions de personnes, souffraient d’un ou de plusieurs invalidités qui les limitaient dans leurs activités quotidiennes. Le taux d’invalidité au Canada a augmenté de 5 points de pourcentage depuis 2017. » (Statistique Canada, 2023) Il existe un ensemble complexe de facteurs à l’origine de cette augmentation à travers le pays, y compris le nombre croissant de personnes signalant des effets à long terme de l’infection par la COVID. Cependant, les deux facteurs les plus importants identifiés par Statistique Canada sont « le vieillissement de la population et la forte augmentation des invalidités liés à la santé mentale chez les jeunes et les adultes en âge de travailler ».

Cela soulève la question suivante : comment les employeurs peuvent-ils créer un environnement sûr pour que les employés divulguent leurs invalidités épisodiques, afin non seulement de comprendre, mais aussi de fournir du soutien et des accommodements ?

Cette question est l’analyse approfondie que Réalise fera lors de l’édition de cette année de son événement virtuel annuel gratuit de deux jours, en constante expansion, le Sommet national 2025 sur les invalidités épisodiques et l’emploi, qui aura lieu les 19 et 20 mars. Des centaines de participants se sont déjà inscrits, signe que la conversation sur les invalidités épisodiques est indispensable et souhaitée. De nombreux chefs d’entreprise ont reconnu ce changement important au sein de la main-d’œuvre, mais tentent encore d’en comprendre les implications. Les pratiques et processus actuels sur le lieu de travail ne sont souvent pas adaptés à ces nouvelles dynamiques de travail.

C’est pourquoi la divulgation dans le dialogue est le thème du Sommet cette année. Les participants peuvent s’attendre à être enrichis par les dernières réflexions d’avant-garde sur les invalidités épisodiques en milieu de travail. Le Sommet vise à catalyser le changement sur le lieu de travail en partageant les meilleures pratiques et en mettant en valeur des recherches importantes. Il s’agit d’une opportunité en ligne pour les professionnels des ressources humaines, les gestionnaires, les autres dirigeants du lieu de travail et les employés vivant avec des invalidités épisodiques de créer des liens entre des recherches précieuses et des solutions concrètes sur le lieu de travail. Ce que les participants apprendront pourrait soutenir la création d’un environnement de travail plus inclusif et accessible pour les personnes vivant avec une invalidité épisodique.

La responsable nationale des invalidités épisodiques de Réalise Canada, Melissa Egan, donne un aperçu de l’opportunité du Sommet de son point de vue unique. « Je constate au quotidien combien d’employés ressentent de l’angoisse quant à la façon dont leurs invalidités épisodiques pourraient affecter leur emploi, et combien d’employeurs sont informés du nombre croissant d’employés qui souffrent d’invalidité épisodique. C’est un territoire inexploré et notre sommet ouvre la voie aux deux parties. Les gens veulent connaître les meilleures pratiques ; ils veulent être des employeurs qui ont confiance en leur invalidité. Les employés veulent un endroit sûr où divulguer leurs informations, ainsi que du soutien, de la compréhension et des accommodements.

« Je pense que c’est la raison pour laquelle, une fois de plus, nous bénéficions d’un nombre record de participants – plus de 500 chefs d’entreprise, professionnels des ressources humaines, chercheurs et bien d’autres se sont déjà inscrits – même si le Sommet aura lieu dans plus d’un mois. Les entreprises qui intègrent de la flexibilité dans leurs systèmes RH et leurs pratiques de travail sont mieux à même de s’adapter. »

Détails du sommet :

Dates : 19 et 20 mars 2025
Horaires : 12h00 – 15h30 HE (les deux jours)
Coût : Gratuit

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Un échec du processus et de la politique: Le projet de loi C-59, qui modifie les dispositions sur l’écoblanchiment de la Loi sur la concurrence

Un échec du processus et de la politique: Le projet de loi C-59, qui modifie les dispositions sur l’écoblanchiment de la Loi sur la concurrence

Une nouvelle étude de l’Institut McDonald-Laurier, menée par Sonya Savage et Heather Exner-Pirot, en partenariat avec le Conseil de la carboneutralité de la Chambre de commerce du Canada.

26 février 2025

Une nouvelle étude de l’Institut McDonald-Laurier, menée par Sonya Savage et Heather Exner-Pirot, en partenariat avec le Conseil de la carboneutralité de la Chambre de commerce du Canada, ne se limite pas aux points de discussion et aux gros titres, mais décrit le processus par lequel l’amendement sur l’« écoblanchiment » a été apporté à la Loi sur la concurrence par le projet de loi C-59, et l’impact qu’il a eu depuis lors.

Ce rapport a pour but de :

  • Décrire l’élaboration de l’amendement (74.01(1) (b.2))
  • Identifier les caractéristiques les plus mal conçues de l’amendement sur l’écoblanchiment
  • Documenter les nombreuses critiques formulées à l’encontre de l’amendement
  • Décrire l’approche du Canada en matière d’écoblanchiment par rapport à ses homologues internationaux

Qu’est-ce que l’écoblanchiment?


Créée en 2013, cette expression désigne les tactiques utilisées par les entreprises pour faire croire au public qu’elles en font plus pour protéger l’environnement qu’elles n’en font réellement.

L’amendement sur l’écoblanchiment


Le 30 avril 2024, une modification de dernière minute au projet de loi sur la concurrence a été introduite et adoptée par le Comité permanent des finances de la Chambre des communes. L’amendement a été approuvé sans que les parties concernées aient été consultées ni qu’un débat approfondi ait eu lieu, comme le veut la procédure parlementaire habituelle. Cet amendement a été approuvé lorsque le projet de loi C-59 a obtenu la sanction royale le 20 juin 2024.

Au lieu de ne concerner que les produits, l’amendement s’applique à toute personne faisant une déclaration environnementale sur une entreprise ou une activité commerciale. Ce principe ne se contente pas d’empêcher la tromperie dans les messages publicitaires. Il couvre ce qu’une société, ses employés ou ses représentants peuvent dire aux investisseurs, aux institutions financières, aux parties prenantes, aux partenaires commerciaux et même aux autorités de réglementation et aux gouvernements. Il s’applique aux entreprises qui ne proposent pas de services ou de produits au public et inclut les associations industrielles et commerciales, de même que les défenseurs des droits de la personne.

La nouvelle section réglemente et affecte pratiquement tous les secteurs de l’économie canadienne. En vertu de cette modification tardive, on peut engager des poursuites sans que les déclarations environnementales soient fausses ou matériellement trompeuses. Une communication peut être à la fois authentique et illégale, à moins qu’elle soit justifiée par une « méthodologie internationalement reconnue », sans toutefois en préciser la nature.

Cette modification tardive prévoit aussi un renversement de la charge de la preuve : la personne ou l’entreprise qui présente une déclaration devra prouver qu’elle est fondée sur une « norme internationalement reconnue », et non le Bureau de la concurrence ou le plaignant qui demandent un réexamen. Ainsi, les risques financiers pour le plaignant sont minimes et la procédure est moins coûteuse. Le nombre de plaintes déposées par des groupes de défense de l’environnement et d’autres acteurs va probablement augmenter.

Enfin, les entreprises reconnues coupables d’écoblanchiment en violation de l’amendement sont passibles de nouvelles sanctions pouvant atteindre 10 millions de dollars pour une première infraction ou 3 % du chiffre d’affaires brut mondial de la société, le montant le plus élevé étant retenu.

Les conséquences de l’amendement

Cet amendement tardif a eu des conséquences immédiates : de nombreuses entreprises et sociétés du secteur pétrolier et gazier ont retiré des informations de leurs sites Web et de leurs réseaux sociaux. Les réactions à cet amendement n’ont toutefois pas été limitées à l’industrie pétrolière et gazière. Elles se sont manifestées dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture et l’agroalimentaire, la chimie, la sylviculture, l’exploitation minière, la construction, l’industrie manufacturière et le secteur financier. Plus particulièrement, les entreprises qui développent des projets et des technologies à faible émission de carbone ou liées à la transition énergétique s’inquiètent beaucoup de cet amendement.

Après juin 2024, le Bureau de la concurrence a lancé une consultation pour savoir comment fournir des lignes directrices et des éclaircissements sur certains aspects, notamment le test de la « méthodologie internationale ». Le Bureau a reçu 208 mémoires publics, soit de la part de sociétés pétrolières et gazières, soit de la part d’autres organisations, comme l’Association canadienne de l’industrie de la peinture et du revêtement, la Canadian Canola Growers Association, le NPD de l’Alberta ou encore Elizabeth May, cheffe du Parti vert fédéral.

Les critiques à propos de l’amendement

Cette modification tardive est inutile, puisqu’elle fait double emploi avec les cadres de présentation des rapports déjà mis en place par le gouvernement canadien. Elle va également à l’encontre de l’objectif de la loi sur la concurrence, qui a toujours été axée sur la protection des consommateurs et le maintien de la concurrence entre les entreprises. L’amendement fait évoluer la loi sur la concurrence en terrain inconnu. D’autres règles et réglementations conviennent mieux pour atteindre des objectifs sociaux et écologiques justifiés.

Les conséquences involontaires de l’amendement

Les conséquences involontaires de l’amendement sont sérieuses, auraient pu être anticipées et doivent être corrigées :

  1. Des tests et des risques incertains conduiront au « greenhushing » (écomustisme)
    Compte tenu de la nature floue et imprécise de la norme concernant les « méthodes reconnues internationalement », qui est énoncée dans la modification, les entreprises font face à une grande incertitude et sont susceptibles de s’abstenir de discuter de leurs résultats en matière d’environnement ou de leurs plans d’action climatique par crainte d’un risque financier et d’une éventuelle détérioration de leur réputation.
  2. Plus d’incertitude pour les sociétés qui se fixent des objectifs de carboneutralité
    L’incertitude qui plane sur la reconnaissance internationale des tests méthodologiques rend plus difficile pour les entreprises de fixer et de communiquer des objectifs de réduction des émissions ou d’atteindre des objectifs de carboneutralité.
  3. Double réglementation et surréglementation
    Considérées dans leur ensemble, les modifications du projet de loi C-59 semblent représenter un autre levier pour aborder la politique climatique dans une législation qui n’a pas été conçue à cette fin. Les amendements à la Loi sur la concurrence font double emploi et contredisent même d’autres efforts de divulgation obligatoire d’informations sur le climat et les facteurs ESG en vigueur.

L’approche législative du Canada en matière d’écoblanchiment


Parmi toutes les sphères juridiques existantes, aucune n’a suscité autant de confusion que celle du Canada, qui a associé des conditions imprécises, comme la « méthodologie internationalement reconnue », à une inversion de la charge de la preuve, à des droits d’accès élargis et à des amendes exorbitantes.

Les différences entre la législation canadienne sur l’écoblanchiment et les autres juridictions :

Recommandations


Le Canada dispose de nombreux moyens pour limiter les effets néfastes, les incertitudes et les risques associés à la modification concernant l’écoblanchiment proposée dans le projet de loi C-59. Ces mesures ont été formulées dans les 208 mémoires soumis par le public au Bureau de la concurrence. Toutefois, la meilleure solution consiste à abroger non seulement la section 74.01(1) (b.2), relative aux activités commerciales et à la méthodologie internationale non définie pour la justification, mais aussi tous les amendements relatifs à l’écoblanchiment et à la commercialisation trompeuse adoptés dans le cadre du projet de loi C-59.

Ce rapport conclut que les Canadiens bénéficient d’une protection adéquate contre les pratiques commerciales trompeuses et l’écoblanchiment grâce aux cadres existants et en cours d’élaboration, tels que le Sustainability Accounting Standard Board (SASB), l’International Sustainability Standards Board (ISSB), le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques, ainsi que la Global Reporting Initiative (GRI).    

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Enjeux politiques : L’importance de la sécurité énergétique : hier, aujourd’hui et demain

Enjeux politiques : L’importance de la sécurité énergétique : hier, aujourd’hui et demain

Notre économie continue de croître, et il faut donc augmenter notre capacité énergétique, incluant celle des infrastructures d’extraction, de production et de distribution.

18 février 2025

Le Canada bénéficie de richesses naturelles abondantes. Nous sommes en mesure d’extraire, de raffiner et de produire ces ressources de manière beaucoup plus propre que la plupart des autres pays, avec l’approbation sociale des Canadiens et le soutien des communautés autochtones. En tenant compte de nos compétences en matière d’énergie nucléaire et hydroélectrique, il ne manque pas grand-chose pour que nous atteignions l’autosuffisance énergétique.



Toutefois, cela ne signifie pas que nous puissions nous asseoir sur nos lauriers. Notre économie continue de croître, et il faut donc augmenter notre capacité énergétique, incluant celle des infrastructures d’extraction, de production et de distribution.

De plus, nous avons des responsabilités envers nos partenaires. De nombreux pays européens et d’autres régions du monde, qui partagent les mêmes valeurs, font face chaque jour à des défis économiques et énergétiques. Le Canada peut leur apporter son aide. Nous devons toutefois disposer des infrastructures nécessaires pour acheminer nos ressources vers ces marchés lointains.

La sécurité énergétique du Canada


L’énergie est à ce point disponible et fiable dans la plupart des régions du Canada que nous oublions parfois d’où elle vient ou ce que nous ferions sans elle.

Malheureusement, des événements tels que les avis d’interruption dans le réseau électrique albertain l’année dernière, les coupures de courant causées par les tempêtes sur la côte Est, ainsi que les frais exorbitants du carburant en Ontario en 2022, nous font cruellement prendre conscience qu’il faut persévérer dans nos efforts pour garantir une disponibilité adéquate. La nouvelle économie numérique est plus gourmande que jamais en électricité et en énergie. Pour qu’une prochaine génération de Canadiens soit compétitive et prospère, il faut investir chez nous.

Réaliser de grands projets

En raison de la complexité de son système réglementaire, le Canada a des difficultés à mettre en œuvre de grands projets, comme la construction de centrales nucléaires ou d’oléoducs et de gazoducs.

La solution? Moderniser notre cadre législatif et réglementaire afin d’améliorer la compétitivité du Canada et de diversifier nos marchés d’exportation. Un environnement réglementaire qui incite au développement responsable des ressources et des infrastructures énergétiques plutôt que de le freiner nous aidera à maximiser nos capacités de production, de raffinage et d’exportation d’énergie.

Nous devons cesser de promouvoir des politiques qui rendent le Canada moins compétitif, sans quoi les investissements et les emplois iront chez nos concurrents, comme les États-Unis. Perdre des investissements majeurs provoquera une nouvelle crise d’abordabilité, et les Canadiens ne pourront tout simplement plus compter sur leurs ressources énergétiques pour alimenter non seulement leurs entreprises, mais aussi, et avant tout, leurs domiciles.

La sécurité énergétique de l’Amérique du Nord


La coopération avec les États-Unis est vitale pour la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord.

Les États-Unis sont non seulement le plus grand marché d’exportation d’énergie du Canada (près de 85 milliards de dollars au premier semestre 2024, soit près de 170 milliards de dollars par an), mais ils constituent également une partie importante de notre propre chaîne d’approvisionnement énergétique.

Prenez l’Alberta et l’Illinois. L’Illinois est la première destination des exportations de l’Alberta, en grande partie grâce à l’infrastructure énergétique qui en fait une plaque tournante essentielle pour le raffinage du pétrole albertain. Il faut également tenir compte du fait qu’avant d’atteindre l’est du Canada, les oléoducs et les gazoducs traversent la frontière américaine.

Les décrets du président Trump

Dès son premier jour en fonction, Trump a signé deux décrets concernant l’énergie aux États-Unis : « Exploiter l’énergie américaine » et « Déclarer l’état d’urgence énergétique national ».

Le premier vise à « garantir un approvisionnement abondant en énergie fiable et facilement accessible dans chaque État et territoire de la Nation ». Le second met l’accent sur le besoin des États-Unis d’« un approvisionnement en énergie fiable, diversifié et abordable pour alimenter les industries manufacturières, des transports, de l’agriculture et de la défense de notre nation, et pour soutenir les bases de la vie moderne et l’état de préparation militaire ».

En renforçant les liens commerciaux avec le Canada au lieu de les taxer, les États-Unis seraient en mesure d’atteindre les résultats qu’ils recherchent. Au lieu de démanteler notre relation énergétique intégrée et de forcer la main à nos capacités d’extraction et de production, qui mettront des années à se développer, les États-Unis devraient privilégier la coopération avec le Canada et le Mexique pour renforcer la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord. 

Une mise en garde pour le Canada

Les décrets du président Trump et les droits de douane de 10 % sur l’énergie qui se profilent à l’horizon sont un signal d’alarme pour le Canada. Nos échanges commerciaux avec les États-Unis nous ont été bénéfiques – nous entretenons des relations prospères depuis des décennies – mais nous ne pouvons plus nous permettre de mettre tous nos œufs dans le même panier. Nous devons diversifier nos marchés commerciaux.

Si les États-Unis donnent la priorité à la construction d’infrastructures énergétiques, comme l’annoncent les décrets du président Trump, ils deviendront beaucoup moins dépendants des exportations d’énergie canadiennes (ce qui est mauvais pour nous) et dépasseront la capacité du Canada à séduire de nouveaux clients (ce qui est également mauvais pour nous). Les tarifs douaniers et les décrets présidentiels nous donnent l’occasion de faire évoluer notre cadre réglementaire afin de produire et de vendre davantage d’énergie à une clientèle plus diversifiée.

Recommandations en matière de politiques


En tant que pays, nous pouvons parfois oublier ou ignorer le fait qu’une grande partie de notre prospérité provient de nos ressources naturelles et de notre énergie propre. Cessons d’être tributaires de la productivité, du commerce ou d’une crise du huard pour nous rappeler que nos ressources naturelles sont notre atout le plus précieux et le plus efficace pour la croissance, la productivité et la richesse.

Développer l’énergie canadienne

Le monde veut l’énergie canadienne, et il en a besoin. Pour répondre à la demande, nous devons créer un environnement qui encourage notre capacité à produire et à vendre cette énergie. Pour atteindre cet objectif, il faudra :

  • Parvenir à un meilleur alignement avec toutes les parties prenantes : le gouvernement, l’industrie et les communautés autochtones.
  • Apporter des modifications importantes à la Loi sur l’évaluation d’impact (projet de loi C-69) pour garantir sa constitutionnalité, et s’efforcer d’éliminer les obstacles à la construction d’infrastructures énergétiques essentielles.
  • Accélérer le processus d’approbation des grands projets qui permettront de diversifier l’accès aux marchés.
  • Travailler avec les dirigeants autochtones, l’industrie de l’énergie et les gouvernements provinciaux pour identifier les projets d’intérêt national et accélérer l’octroi des permis, de la construction à l’exploitation.

Diversifier nos marchés d’exportation

Grâce à l’abondance d’énergie prête à l’exportation issue d’un secteur énergétique canadien en pleine croissance, nous serons en mesure de diversifier nos marchés et d’intensifier nos échanges commerciaux aux quatre coins du monde.

Si le Canada ne s’efforce pas de répondre aux besoins énergétiques croissants d’autres pays, nos concurrents, qui ne suivent peut-être pas les mêmes pratiques responsables que nous, s’empresseront de le faire à notre place. À titre d’exemple, le Canada a le potentiel de fournir un volume important des importations de gaz naturel du Japon. Ces importations sont essentielles pour remplacer l’énergie produite par les centrales au charbon et réduire la dépendance du Japon envers les ressources énergétiques russes.

Pourquoi parlons-nous de sécurité énergétique maintenant?


En réalité, nous n’avons jamais cessé de parler de l’énergie canadienne, au même titre que le vaste réseau de chambres de commerce du Canada ou l’industrie elle-même. La crise commerciale et économique actuelle, provoquée par les menaces tarifaires du président Trump sur les exportations canadiennes vers les États-Unis, a mis en évidence les vulnérabilités de notre économie et de notre sécurité énergétique.

Là où il aurait pu y avoir auparavant un manque de volonté politique et sociale d’agir, les tarifs douaniers nous rappellent brutalement que le moment présent est propice pour saisir les occasions d’accroître le rôle du Canada sur les marchés mondiaux de l’énergie et de répondre aux besoins actuels et futurs de notre nation, ainsi qu’à ceux de nos partenaires.

Lancé plus tôt cette année, le nouveau Conseil de la sécurité énergétique de la Chambre de commerce, coprésidé par les leaders nationaux et internationaux de l’énergie Tourmaline Oil et TC Energy, a pour objectif d’assurer un avenir énergétique prospère aux Canadiens et à nos partenaires à l’étranger. Rendez-vous sur la page du Conseil pour en apprendre davantage sur le Conseil et notre engagement envers cette cause.